Organisation de la Coopération Islamique
La Voix Collective du Monde Musulman

DISCOURS DE S.E. M. IYAD AMEEN MADANI, SECRETAIRE GENERAL DE L’ORGANISATION DE LA COOPERATION ISLAMIQUE A LA 10ème SESSION DE LA CONFERENCE ISLAMIQUE DES MINISTRES DE L’INFORMATION

Date: 05/12/2014

Dr. Ishak Jahangiri, Vice président de la République islamique d’Iran Excellences Monsieur Ali Jennati, ministre de la Culture et de l’orientation islamique de la République islamique d’Iran et président de la réunion Excellences Ministres et chefs des délégations Chers frères et sœurs Assalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou Il me plaît de vous souhaiter la bienvenue à l’occasion de la 10ème session de la Conférence des ministres de l’Information de l’Organisation de la coopération islamique, qui se tient ici à Téhéran, cette cité islamique séculaire. Il convient tout d’abord d’adresser tous nos remerciements mais aussi l’expression de notre estime à l’endroit de nos frères de la République Gabonaise, pour tous les efforts consentis et l’action qu’ils ont menée deux années durant, période au cours de laquelle ils ont assumé la présidence de la 9ème session de la CIMI. Nos remerciement vont également à Son Excellence M. Ali Jannati, ainsi qu’à tous nos frères occupant des postes de responsabilité en République islamique d’Iran pour avoir bien voulu abriter la 10ème session de la Conférence islamique des ministres de l’Information. Nous leur exprimons également nos vifs remerciements pour l’hospitalité et l’accueil chaleureux qui nous ont été réservés mais aussi pour les excellents préparatifs de la présente réunion. Nous vous remercions tous pour avoir bien voulu prendre part à la présente réunion qui, nous l’espérons, sera marquée par des débats approfondis et débouchera sur des recommandations qui constituera un tournant et apportera une valeur ajoutée à l’action médiatique islamique commune. Excellences Messieurs les ministres, Mesdames et Messieurs, Nous nous réunissons aujourd’hui à Téhéran alors que notre oummah islamique se trouve confrontée à multiples défis à sa stabilité, sa sécurité, son identité, sa culture, son mode de vie ainsi que tous les efforts consentis pour assurer son développement ; des défis à la fois politiques, économiques ou liés à la recherche scientifique, à l’éducation, à l’action culturelle ainsi qu’à l’aide au développement. Néanmoins la présente réunion s’articule principalement autour d’un défi majeur auquel se trouvent exposés le discours médiatique et les institutions de même le cadre général de notre action médiatique à tous les niveaux. Par ailleurs, ce qui a attiré d’emblée notre attention c’est ce discours extrémiste qui a commencé à surgir dans certaines de nos sociétés ; ce discours qui a réussi à subjuguer certains de nos jeunes, par des slogans brandissant faussement l’étendard de l’islam alors qu’en réalité ils portent profondément atteinte à l’Islam, à ses principes, à sa culture. Force est donc de faire face à ce discours, le décrypter et en cerner les tenants et les aboutissements en les remplaçant dans son contexte politique, économique, social et religieux. Il nous incombe également d’examiner le cas de toutes ces forces qui trouvent dans ce discours extrémiste, sous sa forme actuelle, et de par l’attention qui lui est accordée par les médias, une plateforme servant leurs intérêts, leurs politiques et leurs objectifs. Aujourd’hui, alors que nous nous réunissons avec cette pléiade de responsables médiatiques occupant des postes de choix dans les Etats membres de l’OCI, qui est l’incarnation en quelque sorte de l’Oummah islamique, on peut légitimement se poser la question suivante : Comment notre discours médiatique a-t-il réagi à cette idéologie extrémiste, intégriste et à cette idéologie déviante ? Nos médias sont-ils parvenus à assurer comme il le faut le suivi de ce phénomène, le pointer du doigt, l’expliquer voire le couvrir ? Nos médias ont-ils été capables de former des cadres médiatiques aptes à comprendre, suivre et mettre ces thèses qui prétendent justifier la violence, le massacre et la barbarie au nom de l’Islam, suivant une analyse objective et des études de terrain ? Ou ont-ils continué à en faire une lecture voire une interprétation étroite ? Excellences, Mesdames et Messieurs, Le discours de l'extrémisme et de la violence, qui vise à spolier et à s’accaparer de l'Islam, a apporté toute l’énergie et les moyens nécessaires à la propagation du discours anti-islamique ou de ce que nous convenons d’appeler l'islamophobie. Ce courant de haine et d’hostilité envers l'islam gagne les esprits et les idéologies des partis politiques dans plus d'un pays dans le monde. Il s’agit d’un courant qui pense que l'Islam en tant que tel est incapable de donner des explications aux problèmes de l'époque dans laquelle nous vivons, et que nous, en tant que musulmans, nous situons hors de l’histoire et loin du développement politique, scientifique et culturelle des sociétés. Pour les adeptes de ce courant les musulmans, c’est à dire nous, parce qu’ils sont musulmans, et non pour quelque cause objective ou historique que ce soit, sont caractérisés par le retard, l’incapacité, l’étroitesse d’esprit, la léthargie et le bavardage. La première ligne de front pour faire face à ce discours de haine, c’est notre discours médiatique. Il nous convient peut être de faire une analyse objective de la façon dont nos medias doivent traiter avec les discours de haine, comment les aborder, par quelle méthode les démentir, et dans quel contexte logique faut-il engager le débat avec eux et leur porter contradiction. Cela nous permettra peut être de savoir si nos institutions d’informations dans leurs différentes formes sont capables de confronter ce discours islamophobe. Mesdames et Messieurs, Au moment où nous sommes en face du discours extrémisme au sein de nous même, et le discours de haine de l'extérieur, nous constatons que nous avons un autre défi à relever. Il s’agit de l’implication de nombre de médias de certains États membres dans des campagnes médiatique féroces, récurrentes et continues contre d’autres États membres. Personne ici, et certainement pas au Secrétariat général de l'Organisation de la coopération islamique, ne conteste le droit d’aborder les questions publiques de façon claire et transparente et avec une vision critique, mais nous désapprouvons totalement que medias versent dans la critique, la diffamation et le dénigrement d'autres communautés musulmanes uniquement en raison de divergences politiques nécessairement circonstancielles et dans un contexte historique donnée. Il est temps que nous reconsidérons ce qui a été déjà proposé lors de la 7ème et 8ème sessions de votre conférence, à savoir un Code de conduite pour les institutions d’information et le discours médiatique dans les Etats membres. Ce code déontologique n’a toujours pas vu le jour à cause des réserves de certains états membres qu’ils considèrent comme un document restreignant la liberté d’information. Le document en tant que tel n’est pas important du point de vue de sa forme ; ce qui importe pour nous c’est de s’entendre sur un code d’honneur régi par les règles professionnelles d’information pour que cette dernière ne se dévalorise pas à un degré qui ne profite à personne et au point de servir les intérêts du discours hostile auquel nous faisons face et de constituer l'interface malheureuse pour le comportement de certaines de nos institutions médiatiques. Excellences Mesdames et Messieurs, Les médias sont appelés à faire face à ces défis tout comme ils sont appelés à adopter un discours responsable et réfléchi, et non pas un discours de la confrontation et du sensationnalisme, si tant est qu’ils se soucient d’aller de pair, voire de coller de près au rythme du progrès des sociétés sur la voie de la réforme ; tout en restant attachés aux nobles valeurs islamiques de justice, d’égalité, de liberté du culte et de liberté de conscience et en participant à la prise des décisions publiques. Il incombe également aux médias de faire face au racisme et à la politique de « l’apartheid » à laquelle Israël a recours à l’encontre du peuple palestinien, et de dénoncer ses actes profanatoires visant la mosquée al-Aqsa et qui incarnent les formes les plus odieuses du discours de la haine. Nos médias sont également appelés, pour ne pas dire qu’ils en ont le devoir, à accorder un plus grand intérêt à l’actualité dans le monde musulman pour nous permettre de mieux nous connaître les uns les autres et de briser les stéréotypes réducteurs que nous portons les uns ) l’égard des autres. Il suffit à cet égard ne sait-ce que d’un survol rapide pour constater le peu d’empressement que manifestent nos médias à couvrir et à suivre les évènements politiques, économiques, culturels, artistiques et sportifs qui se déroulent sur la scène islamique. Excellences Messieurs les ministres, Excellence, Mesdames et Messieurs, Nous avons soumis à cette session un certain nombre de résolutions qui sont de nature à contribuer à la complémentarité et à faire évoluer l’action médiatique islamique et à renforcer la coordination sur les questions de l’information dans le contexte de notre Organisation. L’un des premiers projets de résolutions traite du rôle des médias dans le soutien à la cause de la ville d’Al-Qods Al-Sharif et de la Palestine, dont l’octroi d’une assistance infrastructurelle au secteur de l’information de l ‘Etat de Palestine ; alors que d’autres tendent vers le lancement d’une série de programmes et de projets d’information conjoints pour contribuer à contrer l’image tronquée de l’Islam et des musulmans et le soutien aux institutions en charge de l’action islamique commune dans l’ouverture des perspectives du dialogue et de l’échange culturel ; le renforcement des capacités et de la productivité des journalistes et des institutions médiatiques des Etats membres à travers l’échange de visites interprofessionnelles et la coproduction de divers programmes d’information ; le renforcement du département de l’information du Secrétariat général en le dotant des moyens dont il a besoin pour remplir comme il se doit les tâches qui lui incombent. Il ne fait aucun doute que l’action médiatique islamique commune dans le cadre de l’OCI nous commande de tenir compte de la géographie de nos 57 Etats membres qui va de l’Indonésie à l’Est, jusqu’au Guyana et au Suriname dans la région des Caraïbes à l’Ouest ; ceci sans compter les nombreuses communautés et minorités musulmanes éparpillées à travers les pays non membres ; elle nous commande également de revoir les ressources humaines et matérielles limitées qui sont allouées au secteur de l’information au sein du Secrétariat général et au niveau des institutions en charge de l’action médiatique commune, qui continuent à se battre pour survivre et perdurer, sachant qu’elles n’ont guère les moyens de se lancer dans le développement de leur action médiatique. Je forme l’espoir que cette conférence parviendra à esquisser une vision claire de la marche à suivre, avec des mécanismes d’exécution et de suivi précis, pour pouvoir mettre en œuvre les résolutions de cette session sur le terrain du concret. Excellences, Mesdames et Messieurs, L'Organisation de la coopération islamique représentée par son sommet, son Conseil des ministres des Affaires étrangères, ses conseils ministériels sectoriels, son Comité des représentants, son Secrétariat général et ses divers organes accordent aux médias toute l'attention qu’ils méritent et ont pris de nombreuses décisions qui, si elle étaient appliquées pourraient donner des plates-formes, des canaux et des opportunités pour qu'ensemble, nous pouvons relever le défi des médias qui nous assaillent de toute part. Il n’est peut être pas nécessaire de mentionner devant votre auguste assemblée, le rôle des médias dans la formation de la conscience du monde et la création de stéréotypes sur les questions de dimension mondiale, et leur capacité de façonner le comportement des communautés et leur influence sur l'opinion publique et les convictions. Donc, nous sommes tenus d'examiner et de suivre sérieusement les décisions qui ont été prises concernant les médias, de revoir ce qui doit être revu du fait de l'évolution des questions, et procéder à des mises à jour le cas échéant. . Et avant cela, nous devons fournir les moyens matériels, moraux et institutionnels pour traduire ces décisions dans une réalité pratique sur le terrain. Nous espérons que, dans la troïka du présent Conseil, un comité ministériel sera chargé du suivi de ces décisions et veillera à les mettre en œuvre; en particulier l’Agence islamique internationale de presse (IINA), et l'Union islamique des radiodiffusions. J’espère que les travaux de cette conférence aboutiront à des résultats fructueux qui soient à la hauteur des attentes et des ambitions de chacun de nous, pour renforcer et accélérer le processus de mise à niveau et de développement de l’action islamique commune dans le domaine de l’information en vue de défendre plus efficacement les causes de l’Oummah islamique, de mieux en servir les intérêts et de faire face aux défis qui l’assaillent de toutes parts. Wassalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou

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