Date: 20/02/2014
Une réunion d'urgence ouverte du Comité exécutif s’est tenue le 20 février 2014, au niveau ministériel sur la situation en République Centrafricaine, au Secrétariat général à Djeddah, Royaume d'Arabie Saoudite, pour discuter de l'escalade continue de la violence, du nettoyage des musulmans, de la destruction des mosquées et de l'exode massif des musulmans de la République Centrafricaine, un État membre observateur à l'OCI. La réunion a rappelé la Charte de l'OCI et le Programme d'Action décennal relatifs à la résolution des conflits, à la paix et à la sécurité, à la modération et à la tolérance, aux droits de l'homme, aux diverses déclarations du Secrétaire général ainsi qu’aux instruments internationaux pertinents et a décidé : De réaffirmer son plein engagement pour le respect de l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la République Centrafricaine et d’exprimer son soutien aux nouvelles autorités du pays dans leurs efforts tendant à rétablir la stabilité et la coexistence pacifique entre les différentes communautés ethniques et religieuses en République Centrafricaine, De réaffirmer la position de principe de l'OCI appelant à un règlement pacifique et durable de la crise en République Centrafricaine et d’exhorter le Gouvernement à poursuivre un dialogue inclusif afin de parvenir à la réconciliation nationale et de restaurer l'unité nationale, De condamner en termes vigoureux, la violence persistante et croissante qui a éclaté depuis les événements tragiques du 5 décembre 2013, contre les musulmans à Bangui et dans d'autres parties du pays et qui ont conduit à l'assassinat en masse de milliers de civils, dont des femmes et des enfants, au déplacement de centaines de milliers de personnes, à l'exode massif de dizaines de milliers d’autres personnes hors du pays, à la destruction des mosquées et au pillage de leurs biens. D’exprimer sa grave préoccupation au sujet de la réponse internationale insuffisante pour protéger les civils musulmans, des graves violations de leurs droits humains, des exactions inhumaines et du génocide commis à leur encontre par la milice chrétienne anti-Balaka dans le but de nettoyer l’islam et les musulmans de la société centrafricaine. D’appeler les nouvelles autorités de la République Centrafricaine sous la conduite de la Présidente de la Transition Mme Catherine Samba-Panza, le Conseil de Sécurité de l’ONU, l'opération française « Sangaris » et la Mission internationale de Soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA), à assumer pleinement leurs responsabilités pour protéger les vies et les moyens de subsistance de tous les civils, enrayer la fuite massive et continue des citoyens innocents et mettre fin à l'effusion de sang tragique. Dans ce contexte, la réunion lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies d’agir d’urgence en vue d’établir une opération multidimensionnelle des Nations Unies pour le maintien de la paix en RCA dans le but de restaurer la paix et la sécurité dans le pays. Elle se félicite de l'adoption de la résolution 2134 (2014) du Conseil de Sécurité qui donne mandat à l'UE de déployer 1000 soldats en RCA et de lancer un vibrant appel aux Etats membres africains de l'OCI qui n’ont pas encore fourni de troupes à le faire afin de renforcer le niveau des forces de la MISCA et les efforts des Nations unies pour le maintien de la paix. De demander à tous les États membres, aux institutions financières de l'OCI et aux ONG islamiques de bien vouloir accorder une assistance humanitaire d'urgence à la RCA et aux pays voisins comme le Tchad, le Cameroun et le Soudan qui continuent de recevoir des flux massifs de refugiés de la RCA. Elle salue les efforts humanitaires du Secrétariat général de l’OCI en faveur du Tchad et appelle pour à soutenir sans relâche ces activités humanitaires dans la région au profit de personnes vulnérables nécessiteuses. D’exhorter le nouveau Gouvernement à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à l'impunité. Dans ce contexte, la réunion lance un appel aux organismes internationaux et régionaux compétents pour enquêter sur les allégations de violations flagrantes du droit international humanitaire, du droit international des droits de l'homme et les violations des droits de l'homme en République Centrafricaine en vue de traduire les responsables en justice. Elle demande en outre au Conseil de Sécurité de l'ONU d’accélérer le déploiement de la commission d'enquête internationale comme cela a été décidé dans sa résolution 2127 (2013), afin de se pencher sur les violations et les abus commis par toutes les parties. La Réunion lance un appel au Secrétaire général des Nations Unies pour exhorter les Etats membres de renforcer les sanctions sur l’exportation des armes aux parties en conflit en RCA conformément aux dispositions des Résolutions du Conseil de Sécurité 2127 (2013) et 2134(2014) adoptées sous le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies. De demander à la Commission permanente indépendante des droits de l'homme de l'OCI d’examiner la situation des droits de l'homme en République Centrafricaine et de soumettre des recommandations concrètes au Conseil des Ministres des Affaires étrangères (CMAE) en vue de traiter la question de manière efficace. De désigner d'urgence, une mission de haut niveau de l'OCI conduite par le Président du CMAE pour effectuer une visite d’évaluation et de solidarité à Bangui. De donner mandat au Secrétaire général pour nommer un Représentant spécial chargé de coordonner les actions de l'OCI et de suivre de près la situation en République Centrafricaine.