Date: 10/12/2012
Dans un passé récent, le monde a vu émerger des vagues de contestation de toutes ampleurs et de toutes formes contre les manquements à la pleine jouissance des droits civils et politiques, mais aussi économiques, culturels et sociaux de milliers de citoyens. L’extrême pauvreté continue à plonger des millions de citoyens dans le dénuement total. Le droit à un logement décent, à l’eau potable et à l’assainissement, à l’éducation, à la santé, à un emploi décent sont encore hors de portée d’un milliard de citoyens dans le monde, qui vivent avec moins d’un dollar par jour et ce, malgré les recommandations des Objectifs du Millénaire pour le Développement, visant à réduire de moitié la pauvreté à l’horizon de 2015. Les libertés d’expression, de pensée et de religion, la liberté d’association, de réunion et de manifestations pacifiques restent violées dans plusieurs pays qui demeurent encore à l’apprentissage de la Démocratie. Le droit de vote, et la liberté de militer dans un parti politique et de voter pour un candidat de son choix ne sont pas encore garantis à tous les citoyens. Les femmes, les minorités ethniques et religieuses, les déplacés internes, les réfugiés, les requérants d’asile et les migrants économiques continuent de payer le prix fort dans les pays d’origine et d’accueil et sont souvent victimes de sérieuses violations des droits de l’homme. Ces mouvements de foule assemblés spontanément et massivement se sont multipliés dans des pays où leurs citoyens se sont sentis marginalisés dans la gestion et la participation dans la vie publique et des affaires courantes de leurs pays, qui acependant une incidence directe sur leur vécu quotidien. Ces rassemblements de jeunes et vieux, femmes et hommes, chômeurs et étudiants, entre autres ont été porteurs de messages de révolte et de désespoir d’une frange importante de nos sociétés. Le sentiment exprimé n’est pas tant l’incertitude d’un avenir serein, mais celui d’une lassitude des manœuvres des pouvoirs en place qui ont monopolisé la vie publique et ôté l’espérance à tant de leurs concitoyens. Le thème de la célébration de la journée des droits de l’homme cette année : « Ma voix, mon droit, ma voix compte » est un message adressé aux leaders politiques pour les inciter à adopter une approche plus inclusive et consensuelle de la conduite des affaires publiques. Toutes les couches de la société, prises dans leur vaste ensemble et sans discrimination aucune, doivent être associées à la réflexion nationale sur les options de politique publique, visant à la promotion des droits universellement reconnus : Les droits de toute personne à bénéficier pleinement et sans restriction des ressources publiques et des avantages liés à sa condition de citoyen. La participation effective des populations dans la vie publique et dans la gestion des affaires courantes de la cité, au niveau politique, économique, social et culturel, reste le socle de toute recherche d’une cohabitation pacifique entre les citoyens d’un même pays, dans l’harmonie,la complémentarité et le respect de la diversité. L’OCI, par la voix de sonSecrétaire général, n’a cessé, au cours des dernièresannées, de promouvoir la voix du dialogue et du consensus dans la gestion des affaires publiques. Lesstratégies de développement politique, économique, social et culturel de ses pays membres ne sauraient se faire sans une grande implication de toutes les forces vives de la nation. Cela implique que les libertés et les droits inaliénables de leurs citoyens, consacrés universellement et souscrits au niveau national, doivent constituer le fondement majeur qui guide toute action juste et inclusive envers la Oumah islamique. Aujourd’hui, il est nécessaire de garantir à nos populations un environnement sain et ouvert à la libre expression des attentes, craintes et espoirs légitimes dans le cadre d’une nation pluraliste et démocratique. C’est là une exigence dont la légitimité est reconnue et défendue par la communauté internationale.