Date: 26/11/2012
Le Secrétaire général de l'Organisation de Coopération islamique (OCI), le Professeur Ekmeleddin Ihsanoglu, s'est adressé au Symposium sur la tolérance à Vienne, en Autriche, aujourd'hui, lundi 26 Novembre 2012. Il a insisté sur la nécessité de la tolérance comme un impératif au centre de l'agenda mondial. Le symposium de deux jours est organisé conjointement par le Parlement turc et l'Union européenne. Dans son allocution, le Secrétaire général a déclaré que le respect des droits de l'homme, le pluralisme démocratique, la primauté du droit, la transparence et la responsabilité sont des valeurs universelles, et sont le produit de la sagesse, de la conscience collective et du progrès de l'humanité. Ainsi, aucune culture ne peut revendiquer la propriété exclusive de ces valeurs, a-t-il ajouté. Ihsanoglu a souligné que des prophéties auto-réalisatrices comme « le choc des civilisations» ont alimenté les divisions, les idées fausses et les méfiances entre l'Occident et le monde musulman. À son avis, le principal problème émane d'un manque de connaissance de «l'autre», et de la propagande négative menée sans connaitre l'autre partie ou la connaissant dans le mauvais sens. Dans ce contexte, il a souligné l'islamophobie comme une forme contemporaine de racisme. «L’islamophobie mène à des crimes de haine», a déclaré M. Ihsanoglu, "et comme tel, elle crée la peur, le sentiment de stigmatisation, la marginalisation, l'aliénation et le rejet. La conséquence est une angoisse aggravée et la montée de la violence. L'islamophobie est aussi une atteinte à l'identité des personnes et à leur dignité humaine." Le Secrétaire général a énuméré quelques-unes des mesures qui devraient être prises pour remédier à cette situation. Il s’agit avant tout pour les pays occidentaux de reconnaître le problème et d'adopter une approche multidimensionnelle. Il a également recommandé la prise en compte de l'importance du front intellectuel et l'élaboration de stratégies convenables pour aborder la question dans les domaines des systèmes de valeurs et de perceptions. Par ailleurs, l'Occident doit définir clairement les crimes haineux et s'atteler à résoudre le déficit d'information et à promulguer et appliquer efficacement une législation adéquate. En conjonction avec la législation nationale, ils devraient aussi mettre en œuvre les engagements internationaux et les normes convenues. En outre, les pays occidentaux devraient aider à renforcer les communautés musulmanes et les organisations de la société civile et essayer de leur permettre de travailler avec les autorités locales et nationales, a déclaré M. Ihsanoglu. Il a également souligné le rôle des programmes d'enseignement qui encouragent la tolérance, la compréhension et le respect envers «l'autre», ainsi que la nécessité de sensibiliser et de former les forces de l'ordre. Enfin, dans le domaine du discours public lié aux musulmans et à l'islam, il a exhorté les responsables politiques, tant au sein du gouvernement que du côté de l'opposition, à souligner l'importance d’un discours politique correct et impartial. Le Secrétaire général a conclu par un appel à la création de communautés solides et en cohésion où chaque individu a un sentiment d'appartenance à sa communauté et à son État, et de participation dans son bien-être. Dans ce contexte, il a informé la réunion des efforts de l'OCI, guidés par le Programme d'action décennal qui souligne l'importance du dialogue interculturel et interreligieux en vue d'atteindre la paix, la sécurité et la stabilité dans un monde globalisé. Il s'agit notamment de la création de l'Observatoire de l'islamophobie au sein du Secrétariat général de l'OCI dans le but d'attirer l'attention et de lutter contre le phénomène croissant de l'islamophobie et de la nomination d'un envoyé spécial sur cette question. Les efforts déployés par l'OCI pour encourager la tolérance et la compréhension ont été couronnés par l'adoption à son initiative, de la résolution 16/18, du Conseil de droits de l'homme. Les huit points proposés par le Secrétaire général Ihsanoglu à la 15ème session du CDH à Genève en 2011, qui décrivent une nouvelle approche de l'élaboration d'un consensus contre l'incitation à la violence et à l'intolérance religieuse, ont constitué la base du consensus reflété dans la résolution 16 / 18.