Date: 15/11/2012
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Excellence M. le Président Ismaël Omar Guelleh ; Excellences honorables ministres ; Mesdames et Messieurs, Que la paix, la miséricorde et les bénédictions d’Allah soient sur vous ! J’ai le plaisir de vous souhaiter à tous la bienvenue au moment où nous procédons - par la grâce d’Allah - à l’ouverture des travaux de la 39ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’OCI qui se tient sous la divise de « la solidarité pour un développement durable » dans cette belle capitale de la Corne d’Afrique et qui constitue une profondeur stratégique pour la Oummah islamique. J’ai l’honneur de commencer tout d’abord par saluer le Peuple de Djibouti et ses dirigeants à la tête desquels Son Excellence le Président Ismaël Omar Guelleh pour avoir bien voulu nous abriter cette nouvelle rencontre islamique. Je leur adresse tous mes remerciements et ma reconnaissance pour leur généreux parrainage de cette importante réunion et j’exprime également toute notre gratitude pour les efforts déployés et pour tous les préparatifs entrepris en vue de nous réserver un accueil cordial, rendre notre séjour agréable et veiller à ce que la présente session se tienne dans les meilleures conditions. Il me plait également d’aborder mes remerciements et d’exprimer ma reconnaissance à la République du Kazakhstan, présidente de la dernière session du Conseil des ministres des Affaires étrangères, pour des efforts assidus, pour sa contribution constructive aux travaux de l’OCI pendant sa présidence du Conseil ministériel ainsi que les acquis extrêmement importants dans le palmarès de l’Organisation ayant couronné la réunion d’Astana et pour les initiatives prises visant le renforcement de l’action islamique commune, à cimenter la solidarité islamique et à défendre les intérêts supérieurs du monde musulman. Monsieur le Président, Excellences, Mesdames et Messieurs, Je commence mon propos par l’expression de mes sincères remerciements et de ma reconnaissance à nos Etats membres pour l’intérêt qu’ils n’ont cessé de porter aux affaires de l’Organisation de Coopération islamique, à laquelle leurs généreux soutien et leur assistance n’ont jamais fait défaut ; ce qui a eu un impact important sur le renforcement de l’action de l’OCI dans les divers domaines, contribuant ainsi à la réalisation de nombreux acquis et faisant de notre Organisation un pionnier au niveau international, sur le plan diplomatique et sur le terrain du développement. Cela nous laisse espérer que notre présente réunion sera une nouvelle session ministérielle qui constituerait à un jalon lumineux dans nos travaux et nos efforts visant à défendre nos causes et à faire progresser notre Oummah. Mesdames et messieurs, En passant en revue la situation actuelle du monde musulman dans le contexte des développements mondiaux en cours, on se rend compte qu’il est en train de passer par l’une des phases les plus critiques phases de son histoire contemporaine depuis la fin de la première guerre mondiale, et du fait des transformations décisives et des développements successifs que connaissent certains de ses pays. L’éveil des peuples et leur aspiration à une vie digne et à la bonne gouvernance où les intérêts des peuples seraient la première priorité, où les dirigeants seraient au service de leur peuple - une gouvernance à travers laquelle se manifeste l’attachement des masses à ne pas vivre en dehors de l’histoire - ont changé les rapports de force et induit une dynamique sans précédent. La sagesse veut que la satisfaction des demandes des peuples soit la finalité du gouvernement, que le dialogue pacifique soit la méthode de travail, et que la progressivité dans la réalisation des objectifs soit la méthode à suivre. La présente session en République de Djibouti revêt une importance particulière, car elle se tient à un moment où le monde musulman connait des crises difficiles dans certains de ses Etats. En Palestine occupée par exemple, Israël, puissance occupante, continue à camper sur ses positions refusant une paix juste, multiplie ses agressions contre la mosquée bénie d’al-Aqsa à al-Qods, prend d’assaut ses esplanades cours et menace ses bâtiments d’effondrement par les fouilles qu’il mène sous l’édifice et à ses alentours, sans parler des opérations de colonisation israéliennes qui vont crescendo. Je voudrais rappeler à tous du haut de cette tribune la nécessité d’honorer leurs responsabilités pour mettre en œuvre le plan stratégique préparé par l’OCI avec l’Autorité palestinienne et les institutions d’al-Qods pour développer les secteurs vitaux de la ville sainte et en soutenir la résistance devant les défis auxquels elle fait face, en plus évidemment du soutien aux efforts déployés pour la reconnaissance de la Palestine en qualité d’Etat observateur aux Nations unies. S’agissant de la Bande de Gaza, l’embargo israélien qui bloque tout développement socioéconomique est considéré comme un blocus illégal et une sanction collective infligée 1,5 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza. Les conséquences de cet embargo sont également considérées comme un crime contre l’humanité qui perdure et doit être immédiatement stoppé. Quant à la Syrie, nous condamnons ce qui s’y passe, notamment les pertes en vies humaines, l’effusion de sang, l’assassinat prémédité des civils et la destruction des maisons et des installations. Nous étions parmi les premiers à être intervenus pour résoudre la crise en Syrie dès son éclatement. Nous avions tenu à cet effet une réunion spéciale du Comité exécutif de l’OCI en présence de la Syrie. Le quatrième sommet islamique extraordinaire, réuni sur invitation du Serviteur des deux Saintes Mosquées à La Mecque, au Royaume d’Arabie Saoudite, les 26 et 27 ramadan 1433 de l’hégire (14-15 août 2012) a pris une résolution condamnant la poursuite des actes de violence, de l’effusion de sang, de violation systématique et massive des droits de l’homme, et appelant à cesser immédiatement tous ces actes, et à suspendre la Syrie de l’OCI. Les dirigeants syriens ont mis en échec toutes les démarches visant à mettre fin à la violence et ont insisté sur le recours à l’option militaire pour faire taire les voix appelant à la liberté et à la dignité. Nous appelons les parties concernées à réagir positivement à la mission de l’envoyé conjoint, Lakhdar Ibrahimi, pour éviter l’effusion de sang des musulmans et trouver une solution pacifique aux aspirations légitimes du Peuple syrien dans le cadre de l’unité de la Syrie, de sa sécurité et de sa stabilité. Nous saluons à cet égard l’accord auquel est parvenue l’opposition syrienne, lors de sa dernière rencontre à Doha, sur l’unification de ses rangs. S’agissant de la situation au Mali et dans la région du Sahel, elle ne laisse pas de susciter notre profonde préoccupation, parce qu’elle compromet la paix et la stabilité dans toute la région. Nous voudrions à cet égard réitérer notre solidarité avec le gouvernement national de transition en République du Mali pour faire face aux défis qui pèsent sur la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays. Nous soutenons également les bons offices entrepris par la CEDEAO sous l’égide du Burkina Faso. Nous avons dépêché dernièrement une mission conjointe avec le bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) pour évaluer les besoins humanitaires au Mali. Et enverrons prochainement une délégation de haut niveau du Secrétariat général au Mali et au Burkina Faso pour examiner la possibilité d’entamer des négociations pacifiques en vue d’éviter au pays les affres de la guerre. J’ai également le plaisir d’exprimer toute ma satisfaction et mon bonheur suite aux derniers évènements en Somalie qui montrent que ce pays frère a commencé à s’en sortir et que la paix et la stabilité gagnent du terrain après l’achèvement du processus de transition et la formation d’un gouvernement élu. J’ai effectué une visite à Mogadiscio où j’ai rencontré S.E. le Président Hassan Cheikh Mahmoud, le Président du parlement, le Premier ministre et les hauts responsables somaliens, pendant que nous continuions de soutenir l’action humanitaire en Somalie à travers notre bureau de Mogadiscio. Quant à l’Afghanistan, il est sur le point d’entrer dans une phase décisive de son histoire ; ce qui sera effectif quand il aura pris le relais de l’administration des affaires sécuritaires et de l’armée dans le pays. Nous réitérons à cet égard notre soutien au peuple d’Afghanistan et à son gouvernement dans leurs efforts pour baliser la voie à un avenir plus sûr et plus pacifique. Je suis, pour ma part, convaincu que le train de mesures d’ « instauration de la confiance » adopté lors du « Processus d’Istanbul » et soutenu par les acteurs régionaux et internationaux concernés constitue un terrain propice au renforcement de la coopération et de la confiance dans la zone. Nous soutenons également les efforts visant à renforcer la coopération entre l’Afghanistan et les pays voisins. Concernant le Soudan, nous réitérons notre solidarité et notre appui à ce pays face aux défis majeurs auxquels il fait face et nous condamnons à cet égard l’agression israélienne contre la souveraineté du Soudan. Nous invitons par ailleurs la Communauté internationale à honorer son engagement à effacer la dette du Soudan et à soutenir son économie pour lui permettre de faire face aux défis poste-séparation. Nous exhortons aussi les Etats du Soudan et du Sud- Soudan à continuer à négocier pour le règlement des questions en suspens entre eux dans le cadre des relations de fraternité et de bon voisinage. Nous appelons également à un règlement pacifique du contentieux au sud Kurdufan et au Nil bleu ainsi qu’a l’application de l’Accord de Doha pour la paix au Darfour. Nous avons également continué à démontrer notre soutien et notre solidarité envers les populations de Jammu et Cachemire dans leur lutte pour concrétiser leurs attentes et droits légitimes. Nous continuerons, en outre, à assurer les républiques d'Azerbaïdjan et de Djibouti de notre soutien total pour la récupération de leurs territoires occupés. Il en est de même de notre soutien pour la Bosnie, le Kosovo et l'Etat turc de Chypre. Excellences honorables ministres, Mesdames et Messieurs, J’ai accordé aux questions des communautés musulmanes à travers le monde la plupart de mon attention et de mon suivi. J’ai entrepris depuis que j’assume les fonctions de secrétaire général des démarches en vue d’aboutir à un règlement politique entre le gouvernement des Philippines et le Front national de libération Moro à travers des négociations pour ramener la sécurité et la stabilité. Nos efforts ont donné leurs fruits et le Chef du Front national de libération Moro est sorti de prison. Nous avons tenu en 2007 une réunion tripartite entre le gouvernement des Philippines, le Front national de libération Moro et l’Organisation de Coopération islamique pour essayer de surmonter les obstacles qui entravent l’aboutissement au règlement escompté, de déterminer la superficie de la zone autonome et de s’entendre sur un gouvernement de transition et sur le partage des ressources naturelles. Mais, le gouvernement philippin a unilatéralement accordé l’autonomie à moins de 9% de la zone autonome adoptée dans les conventions entre le gouvernement et le Front, particulièrement l’Accord de Tripoli de 1996 ; ce qui a conduit à l’échec des tentatives de règlement. Le 15 octobre 2012 a été signé au palais de l’Etat à Manille l’Accord -cadre entre le gouvernement des Philippines et le Front islamique de libération Moro en présence du Premier ministre malaisien - la Malaisie étant l’Etat qui a permis la facilitation du processus de négociations depuis son commencement - et en ma présence personnellement en qualité de Secrétaire général de l’OCI - l’Organisation qui a joué un rôle important dans les tentatives de règlement de ce conflit depuis son déclenchement. Cet Accord - cadre stipule la création d’une entité autonome dans la zone qui sera par la suite connue sous le nom de « Bangsamoro » pour remplacer l’actuelle entité qui porte le nom de « Zone autonome musulmane de Mindanao ». Tout en saluant la conclusion de cet Accord - cadre, nous avons l’espoir que son application se fera de bonne foi et qu’il ne rencontrera pas le même destin que celui des accords passés qui, soit, ont été dénoncés, comme le Mémorandum d’accord conclu entre le gouvernement des Philippines et le Front islamique en 2010 et duquel s’est retiré le gouvernement sous prétexte d’opposition de la cour constitutionnelle, soit n’ont à ce jour pas été intégralement appliqués comme les accords de paix de 1976 et 1996 susmentionnés. Pour ce qui est de la situation au Myanmar, l’OCI a sensibilisé la communauté internationale à ce qui s’y passe comme abus très graves contre les 2 millions de musulmans Rohingyas. Elle a également documenté leurs souffrances et les étapes de leur exil forcé. En application des recommandations de 4ème Sommet extraordinaire de La Mecque, j’ai dépêché une mission d’établissement des faits sur la situation des musulmans dans ce pays. Au moment où nous continuions nos contacts avec le gouvernement du Myanmar, s’est déclenchée subitement une nouvelle vague de violence, d’exils forcé, d’assassinats et d’incendie prémédité de maisons contre des milliers de musulmans pendant la fête de l’Aid al-Adha al-Moubarak, dans la dernière semaine d’octobre 2012. Devant cette détérioration accélérée de la situation et les mesures systématiques qui ont pris la forme d’un ethnocide, j’ai adressé dernièrement un message au Président américain Barak Obama à l’occasion de la visite qu’il compte effectuer au Myanmar, tout comme j’ai envoyé une lettre à M. Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations unies, le 31 octobre 2012. J’ai rappelé dans cette lettre la responsabilité de la Communauté internationale dans la protection des minorités objet d’extermination et la responsabilité du Conseil de sécurité en particulier à contrer toute position dont la persistance est susceptible d’évoluer en menace contre la paix régionale, partie intégrante de la sécurité internationale. J’ai également souligné la responsabilité du Conseil de sécurité à exiger du gouvernement du Myanmar de prendre les mesures à même de protéger les minorités musulmanes sur son territoire. J’ai également adressé des messages similaires aux Etats islamiques membres du Conseil de sécurité et aux Etats membres du Groupe de contact constitué par le Sommet islamique. J’ai par ailleurs eu des contacts de même type avec les groupes islamiques à New -York et à Genève dans le but d’intensifier les pressions sur le gouvernement du Myanmar à travers une démarche collective des Etats islamiques aux Nations unies pour que cette question reste à l’ordre du jour en vue de garantir le recouvrement des droits légitimes des musulmans Rohingyas, notamment leur droit à la nationalité. J’exhorte les Etats islamiques représentés aux Nations unies à soumettre des projets de résolutions aussi bien à l’Assemblée générale qu’au niveau du Conseil de sécurité comportant le point de vue de l’OCI et ce conformément aux résolutions du Sommet islamique pour que le projet de l’Union européenne ne soit pas le seul sur la table. Il est désormais du devoir des Etats membres, devant cette escalade, de soumettre cette question également au Conseil de sécurité, vu que les pratiques ciblant les membres de la communauté Rohingyas sont en train de prendre la forme d’un ethnocide. Par ailleurs, nous continuons nos efforts pour l’amélioration de la situation des musulmans en Grèce, en Bulgarie et ailleurs. Concernant la Bulgarie, j’ai évoqué la question lors de ma rencontre avec le Président de la République de Bulgarie récemment à New York et nous nous sommes entendus sur l’envoi d’une mission de l’OCI à Sofia pour discuter des questions intéressant les musulmans de ce pays. Tout en saluant cette évolution positive et l’ouverture du dialogue avec les autorités bulgares, nous espérons que ces contacts aboutiront à la résolution des problèmes que rencontrent les musulmans de Bulgarie. J’ai l’intention de poursuivre mes efforts à cet égard avec les autorités grecques et bulgares. Excellences et honorables ministres, Mesdames et Messieurs, Au plan économique, la liste de nos activités illustre les résultats positifs obtenus depuis que j’ai soumis mon dernier rapport l’année dernière. En effet, le développement économique de l’OCI s’est amélioré aussi bien au niveau interne que mondial. L’OCI est restée un acteur économique international très puissant :le produit intérieur brut de ses Etats membres a atteint 5,7 trillions de dollars américains soit 8,3% du produit intérieur de l’économie mondiale. Dans le même cadre, et grâce aux divers efforts visant à sensibiliser les Etats membres aux questions relatives à la mise en œuvre des accords commerciaux communs, le commerce intra-OCI s’est également accru en termes de valeur monétaire de 205,7 milliards de dollars américains en 2004 à 687 milliards américains en 2011. S’agissant du ratio relatif du commerce intra-OCI, il est passé de 14,4% en 2004 à 17,71% en 2011. Je saisis cette opportunité pour exprimer toute mon estime à nos ministres qui ont répondu à la série d’appels que j’avais lancés pour la signature et la ratification des divers instruments de l’OCI dont certains extrêmement importants concernent le Système de commerce préférentiel. J’ai le plaisir à cet égard de vous informer que le « Système de commerce préférentiel » est entré maintenant en vigueur. 101 signatures et 65 ratifications d’accords économiques ont été réalisées de 2005 à aujourd’hui, ce qui constitue une preuve, si besoin est, de la réponse positive des Etats membres aux exigences du Plan d’action décennal. Des avancées remarquables ont été accomplies dans la mise en œuvre des divers programmes relatifs à l’éradication de la pauvreté, à la coopération dans le secteur financier, le développement agricole, le commerce et le tourisme. Il y a lieu de rappeler que le Programme spécial pour le développement de l’Afrique, lancé en 2008, a pu dépenser environ 4,5 milliards de dollars américains pour financer des projets de développement au nombre de 428. Le Fonds de solidarité islamique pour le développement a également augmenté ses interventions dans ce secteur sous la forme de financements de taille réduits, de formation professionnelle et de fourniture de services sociaux pour un montant de 1,6 milliards américains. Le fonds de solidarité islamique a pour sa part financé 2253 projets pour un montant de 195 millions de dollars américains, et cela en plus de diverses interventions idoines effectuées par plusieurs structures du Groupe de la Banque islamique de développement et des institutions nationales de développement. Tout en saluant nos diverses institutions économiques pour l’appui qu’elles apportent aux programmes définis dans les résolutions pertinentes de l’OCI, je voudrais rappeler que notre objectif pour l’année prochaine comportera la tenue de fora d’investissements pour la mise en œuvre de programmes de développement spécialisés comme le « Plan d’action de l’Organisation de coopération islamique pour le coton et l’industrie agroalimentaire » et le «Le réseau transfrontalier de parcs et des zones protégées» en Afrique de l’Ouest, le Plan d’action de l’OCI pour la coopération avec l’Asie centrale et la Conférence des parties concernées par la reconstruction post- conflit en Somalie. Excellences et honorables ministres, Mesdames et messieurs, Dans le domaine humanitaire, le département des affaires humanitaires a continué son travail pour alléger l’impact des crises et des catastrophes dans un certain nombre d’Etats membres et au profit des minorités musulmanes. Les activités du département de cette année pour englober 13 Etats. Ce département a également publié le numéro d’essai du rapport sur les catastrophes dans le monde musulman, qui est un document statistique et un outil de la référence essentielle en la matière. Les relations de ce département avec la communauté humanitaire internationale se sont également renforcées et ses sources de financement se sont diversifiées. Je voudrais à cet égard remercier tous ceux qui ont contribué au soutien de l’action humanitaire de l’OCI, notamment le Royaume d’Arabie Saoudite, l’Etat du Qatar, Brunei Darussalam, le Kazakhstan et le Cameroun. Je remercie également l’Agence de développement international en Australie pour avoir pris en charge le financement du Programme du renforcement des capacités techniques et professionnelles du département humanitaire, de façon à ce que celui-ci puisse mener avec efficacité ses missions à l’instar de ses homologues parmi les autres organisations internationales, programme qui a coûté 2 millions de dollars. La remarquable diversification des activités du département des affaires humanitaires, la multiplicité de ses relations avec les organisations internationales et les ONG et des catastrophes et des crises nous imposent de réfléchir ensemble sont une vision de l’avenir de l’action humanitaire à l’intérieur de l’OCI de façon à s’accorder avec l’ampleur des défis auxquels fait face le monde musulman. Nous appelons à cet égard tous les Etats membres à nous aider par leurs idées et suggestions. Mesdames et Messieurs, La montée du phénomène de l’islamophobie continue de susciter une profonde inquiétude. Nous avons à l’OCI déployé d’énormes efforts pour contrer ce phénomène dont la cadence ne fait qu’augmenter, comme le montrent les rapports de l’Observatoire de l’islamophobie de l’OCI dont le dernier en date (le 5ème) est entre vos mains. Nous avons évoqué cette question avec les élites politiques et religieuses que nous avons eu à rencontrer à travers le monde, mettant en relief ses graves conséquences sur la sécurité et la paix internationales. Grâce à ces efforts, nous avons pu convaincre le Conseil des droits de l’homme des Nations unies d’adopter, conformément aux 8 points que j’avais proposés, la résolution consensuelle n° 16/18 portant sur la condamnation et la dénonciation de la diffamation des religions, de la discrimination contre les personnes sur la base de leurs convictions ou de leur religion. En effet, le paragraphe 6 de ladite résolution stipule l’adoption de mesures pour criminaliser l’incitation à la violence sur la base de la religion ou de la conviction. Cette résolution a été également adoptée par consensus par l’Assemblée générale des Nations unies sous le n° 167/166. Désirant augmenter les opportunités de mise en œuvre de ces deux résolutions sur le terrain, j’ai soumis, au mois de juillet 2011, l’initiative dite « Processus d’Istanbul », qui confirme les deux résolutions susmentionnées. Nous avons ensuite transmis une autre initiative à Washington au mois de décembre de la même année qui sera suivie le même mois par une troisième en Angleterre au nom de l’Union européenne. Nous continuons d’œuvrer à surmonter les obstacles qui entravent la mise en œuvre les initiatives sur le terrain. L’adoption des deux résolutions consensuelles par le Conseil des droits de l’homme et par l’Assemblée générale des Nations unies constitue une évolution positive, car elle nous a donné l’opportunité de nous focaliser sur les questions importantes loin de toute politisation et de toute polarisation, l’occasion aussi de ne pas se contenter juste du consensus sur la résolution ; c’est ce qui nous a aidés à proposer l’initiative du « Processus d’Istanbul ». Je suis tout à fait convaincu que les efforts d’instauration de la confiance faits à la réunion du « Processus d’Istanbul » susmentionné et acceptés par les acteurs internationaux et régionaux concernés, baliseront la voie au renforcement de la confiance et de la coopération entre toutes les parties. Suite à la sortie du film « L’innocence des musulmans » qui dénigre l’islam et le Prophète Mohamed (PSL) et des troubles qui s’ensuivirent, conduisant à la mort de plusieurs personnes concomitamment avec le décès de l’ambassadeur américain en Libye, j’ai condamné fermement la diffusion de ce film, l’assassinat des responsables américains et l’attaque contre l’ambassade américaine au Caire, affirmant que l’expression de la colère et de la condamnation ne devrait pas se faire par la voie de l’assassinat ni par la destruction des biens d’autrui. Nous ne nous sommes pas contentés de cette condamnation, nous avons aussi publié une déclaration commune avec l’Union européenne, la Ligue des Etats arabes et l’Union africaine condamnant avec force les auteurs de ces crimes. Dans le domaine des droits de l’homme, une Commission permanente et indépendante des droits de l’homme a été créée dans la moitié du délai fixé à cet effet par le Plan d’action décennal. Son statut a été adopté et est entré en vigueur pendant le conseil ministériel de l’OCI à Astana où les Etats membres ont élu les 18 membres de la Commission. La première réunion de la commission des droits de l’homme de l’OCI s’est tenue dans la ville de Jakarta où une femme a été élue comme première présidente de cet organe. Cette commission est en ce moment en train de mettre en œuvre la vision tracée pour elle par le Programme d’action décennal. Elle vient de finaliser la préparation de ses règles de procédure qui, après un examen minutieux à la réunion des hauts fonctionnaires, sont soumises aujourd’hui à votre aimable attention pour les adopter. Mesdames et Messieurs, Concernant les progrès dans les domaine des sciences, de la technologie, de l’innovation, de l’enseignement supérieur, des centres de recherche, j’ai le plaisir d’indiquer que l’indice de l’innovation mondiale de 2012 émis par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle comporte dans sa liste certains Etats membre de l’OCI dont la Malaisie, la Jordanie, le Sénégal au sein de la catégorie de bonnes performances. A cet égard, le Secrétariat général participe à certains projets qualitatifs qui se trouvent aujourd’hui à diverses phases de mise en œuvre. Concernant l’enseignement supérieur, il me plait également de signaler l’existence de 9 universités des Etats membres au sein de la liste des 400 meilleures universités du monde selon le classement de l’institution « QS » de 2012. Le programme d’enseignement de l’OCI intitulé « La solidarité à travers les institutions académiques dans le monde musulman » jouit d’une attention grandissante au plan international : les experts du Programme de l’Union européenne de l’enseignement l’ont très bien noté. Ces évolutions positives témoignent le succès de notre travail de sensibilisation continue sur la valeur du renforcement des efforts dans le domaine des Sciences et de la technologie, de l’Innovation et de la Recherche scientifique dans les Etats membres. Dans le domaine de la santé, nous continuons à œuvrer au renforcement de notre coopération pour empêcher la propagation des maladies et des épidémies avec les organisations internationales concernées comme « l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite et le Fonds mondial de lutte contre la tuberculose, le SIDA et le paludisme ». Mesdames et Messieurs, De ce qui précède, on peut clairement mesurer l’ampleur des activités multiples menées par l’OCI et qui ne fera que s’élargir devant l’évolution de nos relations au plan interne et international pour assurer un meilleur traitement des causes de notre monde musulman. Nous allons soumettre à Votre haute attention, Excellences, un projet de résolution à travers lequel nous visons l’ouverture de nouveaux bureaux régionaux de l’OCI pour renforcer notre présence sur les scènes régionale et internationale et pour développer la coopération avec plusieurs Etats et organisations internationales. Les responsabilités et missions des divers départements de l’OCI se sont également élargies et diversifiées. Par conséquent, il est vraisemblable que les dépenses estimées pour l’année en cours suffiront à peine à couvrir les besoins des activités sans cesse croissantes à cause des pressions exercées par les exigences grandissantes que nous imposent les conditions dans lesquelles nous travaillons. Si l’on jette un coup d’œil sur les activités futures, on se rend compte que nous aurons besoin pour le budget de l’année prochaine d’une augmentation de 9,7%. Mais la 41ème session de la Commission permanente des finances n’a recommandé qu’une augmentation de 3%. Vous n’êtes pas sans savoir, Excellences, que ce taux ne suffit pas à couvrir les exigences du budget 2013. Je voudrais à cet égard exprimer mes profonds remerciements et ma gratitude aux gouvernements du Royaume d’Arabie Saoudite et de la République d’Azerbaïdjan qui ont chacun fait une contribution volontaire de 3 millions de dollars au profit du Secrétariat général qui en avait fort besoin. J’ai également le plaisir de remercier les Etats membres qui versent à l’Organisation leurs contributions financières de façon régulière et souhaite que les Etats qui ne versent pas régulièrement leurs contributions le fassent. A cet égard l’OCI a l’intention de rendre effective l’application de la résolution n° 6/32-AF adoptée à sa 32ème session par la Conférence islamique des ministres des Affaires étrangères à Sanaa en République du Yémen du 21 au 23 Joumada al-Oula 1426 H (28-30 juin 2005), relative aux mesures à adopter face aux Etats irréguliers dans le paiement de leurs contributions à l’instar de ce qui se passe dans les autres organisations internationales. En conclusion, nous attendons impatiemment le prochain Sommet islamique en terre d’Egypte, sommet sur lequel nous fondons beaucoup d’espoirs pour approfondir la vision de notre Organisation et ses activités et pour aller vers de nouveaux horizons permettant au monde musulman de surmonter ses crises et d’assurer un avenir plus prospère et plus rayonnant à ses peuples. Tout en souhaitant plein succès à vos travaux, je vous dis assalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou