Date: 29/09/2012
Siege Des Nations Unies, New York Messieurs les Ministres, Mesdames et messieurs, J’ai le plaisir de vous souhaiter la bienvenue à toutes et à tous à notre “réunion annuelle de coordination du Conseil des Ministres des affaires étrangères des Etats membres”, qui tient ses assises en marge de la 67ème Session de l'Assemblée Générale des Nations Unies. La dernière réunion ordinaire du Conseil des Ministres des affaires étrangères (CMAE) s’était déroulée à Astana, préside par S.E Mr.Yerzhan Kazikhanov, sous la direction éclairée de Son Excellence le Président Nursultan Nazarbayev, à qui nous adressons l’expression de notre sincère gratitude et de notre haute considération, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple du Kazakhstan, pour avoir si brillamment organisé cette 38ème Session du CMAE. Messieurs les Ministres, Mesdames et messieurs, Notre réunion nous offre aujourd'hui l’occasion de réfléchir ensemble et d’échanger nos points de vue sur les différentes questions inscrites à l'ordre du jour de l'Assemblée Générale des Nations Unies. Des questions qui revêtent un intérêt certain pour nous tous. Comme de coutume, cette réunion nous offrira aussi une excellente opportunité pour passer en revue les voies et moyens permettant d'améliorer la performance collective du groupe de l'OCI à New York. Cependant, avant de continuer, je voudrais vous informer brièvement sur quelques importants événements qui ont eu lieu durant les deux derniers mois et qui ont leur importance dans notre travail. Premièrement et avant tout, je voudrais adresser notre sincère appréciation et gratitude au Serviteur des Deux Saintes Mosquées, le Roi Abdallah Bin AbdelAziz pour sa haute initiative d’organiser le 4ème Sommet Islamique Extraordinaire, tenu à La Mecque il y a quelques semaines de cela. Le Sommet a souligné l’importance de la solidarité Islamique dans l’action commune islamique et le besoin de restaurer l’unité et l’harmonie dans le monde musulman. Il a aussi cherché à remédier aux sources des différents et conflits dans le monde musulman et a appelé à un dialogue entre les différentes écoles de pensées islamiques. L’initiative du Serviteur des Deux Saints Mosquées comprenait l’établissement d’un Centre de Dialogue entre les Ecoles de Pensées Islamiques (Mezhabs). Monsieur le Président, Je suis heureux de vous confirmer que le Secrétariat général maintient un contact au jour le jour avec notre mission à New York, et à travers elle, avec le groupe de l’OCI ; ce qui nous place en bonne position pour témoigner du fait que la performance de notre groupe a gagné en efficacité et en intensité. Comme nous suivons de près l’évolution du vote des Etats membres sur les questions importantes qui exigent une attention particulière dans le cadre de la solidarité Islamique, nous pouvons dire que nous avons réussi à créer un bloc de vote puissant et incontournable dans le système des Nations Unies. Les diverses réunions de coordination des représentants de nos États membres pendant l'année écoulée ont contribué à consolider la cohésion de notre groupe. Et pour que notre groupe reste fort et respecté par les autres, nous devons aussi rester unis et entretenir constamment l’unité de nos rangs. Il faut être également très prudent et vigilant et faire preuve de discernement pour utiliser notre position forte à bon escient et de manière à défendre nos intérêts sans nous aliéner les autres. Une autre preuve de notre force nouvellement acquise au niveau mondial est illustrée par le gain que nous avons obtenu au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies. En effet, nous avons convaincu ce Conseil d’adopter à l’unanimité la résolution 16/18 qui nous aidera à défendre les droits des Musulmans et à protéger l'Islam et les Musulmans contre toute discrimination religieuse. Un des paragraphes de cette résolution historique, je cite, "condamne tout appel à la haine religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à la violence, qu’il soit fait usage pour cela de la presse écrite, des médias audiovisuels ou électroniques ou de tout autre moyen", (fin de citation). Huit points pertinents, que j’ai proposé, souligne l’essence même de la résolution ci-dessus mentionnée -- adoptant des mesures qui criminalise l’incitation à la violence basé sur la religion ou la croyance -- ont été également adoptés par le Conseil des droits de l'homme des Nations Unis par consensus. Nous pensons que ce nouvel instrument légal avec son annexe en huit points va nous permettre de franchir des étapes juridiques importantes sur la voie de la protection des Musulmans contre les attaques ou les discriminations en raison de leur religion ou de leur culture. Afin de garantir la mise en œuvre de cette résolution par nos partenaires européens et américains, nous avons pris une autre initiative. Cette initiative, sous forme de réunion de haut niveau était co-présidée par le Secrétaire général de l'OCI, représentant le monde Musulman et par la Secrétaire d'État américaine, Mme. Hillary Clinton, représentant l'Amérique, et en présence du Haut Représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère, représentant l'Europe, est connue sous le nom « Processus d’Istanbul ». Une deuxième réunion de ce processus s’est tenue au Département d'État américain à Washington. La troisième se tiendra à Londres, pour signifier l’implication de l'Europe dans ce processus. Notre objectif principal est d'assurer la mise en œuvre de la résolution 16/18 et de garantir le respect de nos croyances religieuses, de nos symboles, de nos personnalités sacrées et de nos saintes écritures. Honorables Ministres, Cependant, si nous regardons les incidents qui sont survenus les semaines passées, nous devons nous inquiéter, car quelques que soient nos réalisations dans ce domaine, ils sont contestés par de très petits groupuscules malavisés des deux côtés. Le Moyen Orient et la région d’Afrique du Nord ont vu ces dernières semaines une vague de violence contre les Missions diplomatiques des Etats-Unis. Les protestations ont été provoquées par la production d’un film sur lequel l’Administration américaine au plus haut niveau avait annoncée qu’il n’avait rien à voir avec cela. A la suite de la production dudit film « Innocence of Muslims », qui dénigre l’Islam et le Prophète Mohamed (Que la Paix soit sur Lui) et les violentes répercussions qui ont suivies causants des pertes en vies, destruction des propriétés et culminant avec la mort de l’Ambassadeur des Etats-Unis en Libye. La question d’islamophobie et le profilage négatif de la religion sont revenus fortement au premier plan et ont dominé l’attention des Musulmans à travers le monde. Je condamne fortement le tragique assassinat des officiels américains et les attaques des Missions diplomatiques au Caire, car je pense que l’expression de la colère ne doit, en aucun cas, mener à l’assassinat des gens et la destruction des propriétés. On s’est pas contenté de produire simplement des déclarations au niveau de l’OCI, nous sommes allés plus loin en publiant une déclaration commune avec l’Union Européenne, la Ligue Arabe et l’Union Africaine condamnant fortement aussi bien les investigateurs que les auteurs des violences et appelant au calme et à la retenue. Ces incidents démontrent les conséquences graves de l’usage abusif du principe de la liberté d’expression d’un côté et l’abus de droits de manifester d’un autre côté. Ces récents incidents ont ramené encore au premier plan le besoin urgent du respect des religions et de leurs symboles Plusieurs cercles des musulmans ont appelé à l’adoption par les Nations Unies d’une résolution dénonçant la stigmatisation des religions. En vue de répondre à ces appels et s’assurer que la mise en œuvre du plan des huit points de la résolution 16/18 du Conseil des Droits de l’Homme et la résolution 66/167 de l’Assemblée Générale, le Secrétariat Général sent la nécessité de prendre des mesures qui permettront de combler les lacunes de la mise en œuvre de ces résolutions par les autorités nationales. Maintenant, il y a un besoin urgent de mobilisation collective de ressources de tous les Etats membres s’accompagnant d’une stratégie globale bien étudier capable de faire échec à cette campagne de haine. Ceci étant dit, laissez-moi vous dire une chose, les exercices dans lesquels nous sommes impliqués depuis 2005, commençant immédiatement après la crise des caricatures et le succès que nous avons connu au niveau diplomatique, ne pourront produire aucun résultat substantiel que si nous attaquant les racines des causes de ces problèmes qui peut être défini par un seul mot « ignorance ». En vue de stopper et de briser ce cercle vicieux de haine basé sur des actions incitant à la haine et des violences en réaction, nous devons associer es masses à nos initiatives. Je suis convaincu, qu’en ne peut combattre efficacement l’ignorance que par deux moyens, en touchant les masses à travers : premièrement encourager les masses medias à propager de manière vigoureuse et vigilante la vraie image de la religion et des croyances en se concentrant sur les principes de base de paix, de tolérance et non sur les actions entreprises par les gens malavisés au nom de ces religions et de ces croyances. Deuxièmement, nous devons reconnaître que nous sommes partie d’une seule et même race humaine et que nous partageons les mêmes valeurs humaines. Le monde d’aujourd’hui est le résultat de l’expérience cumulée des civilisations successives et donc nous devons fournir tous les efforts pour développer un système d’éducation pour les futures générations promouvant une meilleure compréhension de ces faits. Messieurs les Ministres, L'établissement de la Commission permanente et indépendante des droits de l'homme de l’OCI (CPIDH) a constitué un développement des plus importants. La Commission a été lancée à sa première session officielle à Djakarta et a élu une femme comme première Présidente. L’action de la Commission pourrait aider à renforcer la dimension de droits de l'homme à travers les programmes et les activités de l’OCI. La Commission a déjà tenu deux réunions au cours de cette année, à Djakarta et à Ankara, et les Commissaires ont rempli avec succès la première clause du statut en finalisant à temps leur projet de règlement intérieur qui doit être soumis à la conférence de Djibouti pour adoption. Nous travaillons en réalité sur une approche intégrée visant à promouvoir la coopération entre les États membres dans l’intégration de la perspective des droits de l'homme dans les activités de l'Organisation. Messieurs les Ministres Honorables délégués, Mesdames et messieurs, L’admission de la Palestine en qualité de membre de l'UNESCO est une reconnaissance internationale de l'identité culturelle palestinienne et cette quête n'aurait pas abouti sans la coordination étroite et la coopération interne au sein du groupe de l'OIC, des groupes régionaux et des pays amis. Je les remercie tous pour leur coopération. Israël a, récemment, intensifié ses pratiques illégales visant à isoler la ville sainte d'Al-Qods et à en altérer les caractéristiques culturelles et démographiques. Face à cette attaque israélienne qui cible aussi bien le passé, le présent et le futur de la ville sainte d'Al-Qods, je tiens à réitérer l'appel que j'avais lancé lors de Conférence sur la défense Al-Qods, tenue en février dernier à Doha, pour une action immédiate et responsable et pour la mise en œuvre d’un plan stratégique pour le développement des secteurs vitaux dans la ville d'Al-Qods. Le blocus imposé par Israël à la Bande de Gaza et constitue aussi une sanction collective contre la population civile, avec des répercussions humanitaires gravissimes. Il est de notre devoir d’œuvrer sans relâche à la levée de ce blocus injuste, afin de mettre fin aux souffrances du peuple palestinien et de rendre possible la reconstruction de la Bande de Gaza. Durant les trois dernières décennies les citoyens Musulmans Rohingyas de Myanmar ont été sujet de grave violation de droits de l’homme, assassinat et déplacement par la force par les forces de sécurité de Myanmar. Le regain de la violence contre les Musulmans Rohingyas, le 3 juin 2012 a constitué une grande inquiétude et préoccupation pour l’OCI. Les Nations Unies ont déclaré que le peuple de Rohingya est une minorité ethnique religieuse et linguistique de l’Ouest de Burma et les pratiques du Gouvernement de Myanmar vis-à-vis de la population de Rohingyas violent les règles internationales en les privant injustement de leurs droits de citoyenneté. Pour défendre la minorité musulmane de Rohingyas, nous avons manœuvré pour faire pression sur le Gouvernement de Myanmar à travers plusieurs sources, y compris le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, pour restaurer la dignité et les droits des populations musulmanes de Rohingyas. Nous avons aussi dépêché une commission d’enquête de l’OCI à Myanmar qui a réussi à convaincre le Gouvernement de Myanmar d’ouvrir un Bureau de l’OCI pour les Affaires humanitaire à Rangoon. Ils m’ont adressé aussi une invitation pour visiter Myanmar. Je voudrais ajouter que je souhaite me rendre à Myanmar aussitôt que le Gouvernement de Myanmar montre clairement son intention de résoudre les problèmes relatifs aux droits fondamentaux des Musulmans de Rohingyas à travers la signature d’un communiqué conjoint qui sera publié durant ma visite. Messieurs les Ministres Honorables délégués, Pour résumer, je puis vous dire que nos positions sur les questions ayant un impact direct sur le monde musulman sont devenues plus respectées par la communauté internationale. Aujourd'hui, nos actions proactives nous ont amenés à une position d’acteur global avec une approche constructive de coopérer avec les autres acteurs internationaux. D’un autre côté, l’OCI à travers sa vision pour le 21ème siècle énuméré dans son Programme d’Action Décennal et dans sa Charte ont renforcé le sentiment de confiance dans l’OCI comme agent de modernisation et de modération dans le monde Musulman. Ils nous incombent à tous maintenant de continuer de renforcer ces deux rôles pour notre Organisation pour illuminer le futur de notre propre peuple. Je vous remercie.