Allocution Du Professeur Ekmeleddin Ihsanoglu Secrétaire General De L’organisation De Coopération Islamique Devant La Réunion Des Hauts Fonctionnaires Préparatoire A La 39eme Session Du Conseil Des Ministres Des Affaires Etrangères
Date: 09/09/2012

Djeddah, Royaume D’arabie Saoudite
22-24 Chawal 1433 H
9-11 Septembre 2012
Monsieur le président,
Excellences les chefs de délégation,
Mesdames et messieurs,
Assalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou
J’ai le plaisir de vous rencontrer encore une fois à l’ouverture de cette réunion des hauts fonctionnaires préparatoire à la tenue de la 39ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères prévue à Djibouti dans 2 mois environ.
J’ai l’honneur d’exprimer tout d’abord au Serviteur des deux saintes mosquées, le Roi Abdallah Bin Abdoulaziz, mes sincères remerciements et ma gratitude pour son inestimable initiative de tenir le 4ème sommet extraordinaire il y a quelques semaines à La Mecque ;Sommet qui a mis en exergue le concept de solidarité islamique et qui a œuvré à l’ancrage de l’action islamique commune de solidarité, en faisant un moyen institutionnel efficace. Ce béni sommet s’est également attaqué aux racines de la discorde et de la division pour ramener la cohésion au sein de la Oummah islamique en activant le dialogue entre les écoles islamiques ; ce qui ne peut se réaliser qu’en parlant d’une seule voix, en unifiant les positions, en renforçant la fraternité, l’entraide et la coopération islamiques par le biais d’institutions et de leviers adéquats. Alors, nos meilleurs remerciements et notre profonde gratitude au Serviteur des deux saintes mosquées pour ses inestimables efforts.
J’ai également le plaisir d’exprimer toute mon estime et ma reconnaissance à l’endroit de la République du Kazakhstan pour avoir généreusement abrité la 38ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’OCI et pour avoir bien assumé la mission de la conduite des travaux de l’action islamique commune avec compétence et capacité, un an et demi durant, au niveau de plusieurs fora internationaux ; ce qui a grandement contribué au renforcement de l’action islamique commune.
Nos regards sont aujourd’hui rivés sur la République de Djibouti pour sa généreuse offre d’abriter la 39ème session du Conseil des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l’OCI. Nous apprécions à cet égard les immenses efforts déployés par Djibouti pour la tenue de ce grand forum islamique sur son territoire ; forum dont nous sommes convaincus qu’il débouchera sur des résultats concrets et des résolutions importantes pour le traitement de la situation difficile que vit le monde musulman aujourd’hui.
Le prochain conseil des ministres viendra renforcer les efforts déployés par notre organisation durant les derniers mois écoulés ; efforts couronnés par la tenue du Sommet extraordinaire et confirmés aussi par les réunions ministérielles tenues par notre Comité exécutif pour préciser nos positions vis-à-vis des derniers développements..
Messieurs les chefs de délégation ;
Honorables délégués ;
Les développements dont nous suivons les épisodes au Moyen-Orient et au nord et à l’ouest de l’Afrique constituent des tournants décisifs et auront des répercussions historiques sur la vie des peuples de ces zones. Ce vaste mouvement vise à montrer le besoin pressant de concrétiser les aspirations de ces peuples à la prééminence du droit, à la bonne gouvernance, à la démocratie, au respect des droits de l’homme, et à l’élargissement de la participation politique. Tous ces principes de base sont contenus dans la charte de l’OCI ; et le Programme d’action décennal conçu par les oulémas en 2005 et adopté par le sommet extraordinaire de La Mecque. Les résolutions de ce sommet ont attiré l’attention des Etats sur les défis à relever en ce nouveau siècle ; ce qui requière de ces Etats d’adapter leurs politiques aux exigences du monde en ce nouveau millénaire.
Le prochain conseil des ministres des Affaires étrangères examinera un certain nombre de questions importantes qui font l’objet de l’intérêt de la Oummah islamique. A la tête des ces questions il y a les derniers développements survenus dans la ville d’al-Qods. La cause de la Palestine demeure toujours la priorité des priorités. Nous avons suivi -et continuons de suivre- avec un intérêt particulier la situation en Palestine suite à l’escalade des attaques israéliennes contre la bénie mosquée d’al-Aqsa ; attaques qui ont pour noms les assauts contre ce sanctuaire pour empêcher les fidèles musulmans d’y accéder, réalisations de fouilles dangereuses sous et aux alentours du saint lieu l’exposant à l’effondrement et à la destruction. A cela s’ajoute l’agression contre les symboles sacrés islamiques et chrétiens à travers la Palestine tout entière.
A la lumière de cette situation, le 4ème sommet islamique extraordinaire a adopté le plan sectoriel sur la ville d’al-Qods et a confié à l’OCI le soin de suivre sa mise en œuvre. J’ai également le plaisir d’indiquer que nous sommes mis d’accord avec le président Mahmoud Abbas sur le suivi de ce plan. Mieux encore : nous avons déjà entrepris effectivement des contacts avec certains Etats pour appuyer les projets qu’il contient. A cet égard, j’exhorte les Etats membres, les institutions et fonds de financement à accorder à ce plan un intérêt continu et à contribuer efficacement à sa mise en œuvre.
Les opérations de colonisation israélienne dans les territoires palestiniens se sont élargies de façon significative et leur cadence s’est accélérée ces derniers temps où Israël œuvre à la confiscation de plus de terres israéliennes, à imposer le fait accompli sur le terrain, particulièrement dans la ville d’al-Qods où les quartiers sont en train d’être submergés par des colonies de peuplement pour judaïser la ville sainte, modifier sa composition démographique, et l’empêcher de revenir à la souveraineté palestinienne. Si ces violations continuent, nous pensons qu’aucun processus de paix ne peut être sérieux ou avoir un sens avec la poursuite de la colonisation qui avale les terres.
Par ailleurs, nous avons accordé une attention particulière à la question des prisonniers palestiniens dans les lieux de détention israéliens. Nous avons condamné la poursuite par Israël de sa politique d’arrestation administrative en vertu de laquelle il détient des palestinien en prison pour des très longues périodes sans jugement et sans inculpation ; ce qui constitue une violation criante du droit et requiert un suivi de près auprès de toutes les organisations internationales concernées par les droits de l’homme.
Honorables délégués,
Les développements de la situation en Syrie sont pour nous source d’une profonde préoccupation compte tenu de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays, de la recrudescence des actes de violence qui ont fait des milliers des morts innocents au sein de la population syrienne, des dizaines des milliers de blessés et de déplacés. J’ai eu plusieurs contacts avec les dirigeants syriens depuis le début de la crise et j’ai envoyé un envoyé spécial à Damas portant un message au président al-Assad. Nous avons appelé à maintes occasions le gouvernement syrien à cesser immédiatement le recours à la force disproportionnée contre les citoyens syriens, à répondre aux aspirations et aux demandes légitimes de ses citoyens à participer à la vie politique et à la bonne gouvernance. Nous avons par la suite soutenu l’initiative arabe qui visait à la cessation des actes de violence en Syrie et à trouver une solution pacifique à la crise dans ce pays. Au même moment, nous avons confirmé la nécessité de préserver l’unité de la Syrie, sa souveraineté, son indépendance et son intégrité territoriale pour que le pays ne sombre pas dans une guerre civile globale qui aurait des conséquences désastreuses pour le peuple syrien, pour la région et pour la paix et la sécurité internationales.
L’Organisation a salué la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la situation en Syrie, publiée le 03 août, 2012, qui a condamné la poursuite des violations systématiques, à grande échelle des droits de l’homme et des libertés fondamentales par les autorités syriennes, l’utilisation excessive de la force contre les civils, les exécutions arbitraires, le massacre aveugle et les persécutions. Au cours de la quatrième session extraordinaire de la Conférence islamique au Sommet, tenue à la Mecque pendant le Ramadan dernier, l’OCI a décidé de suspendre l’adhésion de la Syrie à l’Organisation, à tous ses organes subsidiaires et affiliés, tel que recommandé par la réunion du Comité exécutif au niveau ministériel tenue à Djeddah le 24 juin, 2012. De même que nous avons affirmé notre soutien à l’envoyé de la Ligue Arabe et de l’Organisation des Nations Unies, M. Lakhdar Al Ibrahimi, à qui nous souhaitons plein succès dans sa difficile mission.
En Irak, la dernière période a confirmé le raffermissement des relations entre celle-ci et l’Organisation et le souci de l’Organisation de suivre l’évolution de la situation dans ce pays, où j’ai établi de nombreux contacts avec toutes les parties irakiennes et appelé à renforcer les relations entre les différentes sectes islamiques en Irak et d’empêcher que ne se produise tout ce qui soulèverait le feu de la sédition sectaire visant l’unité des musulmans. J’ai également confirmé ma ferme condamnation de tous les actes terroristes qui se sont produits en Irak visant les citoyens, les infrastructures, la sécurité et la stabilité, ainsi que tout ce qui vise à créer un conflit sectaire.
Lors de ma participation aux réunions du sommet arabe à Bagdad en mars 2012, j’ai convenu avec le premier ministre irakien du développement des relations entre l’OCI et l’Irak et de l’importance de la tenue de la seconde conférence de la Mecque à Bagdad au cours de cette année. Les contacts n’ont cessé de s’établir entre l’OCI et l’Irak pour la bonne préparation de la tenue de cette conférence.
Concernant les évolutions positives qu’a connues la République Arabe d’Egypte, l’Organisation a salué la réussite du processus des élections présidentielles que nous considérons comme un saut historique et qualitatif dans la marche de la République Arabe d’Egypte vers la transition démocratique que le peuple égyptien a si longtemps aspiré à réaliser. J’ai tenu une réunion avec Son Excellence M. Morsi Mohamed, président de la République arabe d’Egypte, au Caire, le 21 juillet 2012, au cours de laquelle j’ai confirmé l’attitude positive de l’Organisation sur le processus démocratique en Egypte, que nous considérons comme un modèle d’inspiration pour la transition démocratique pacifique. Nous avons également discuté au sujet du douzième Sommet islamique qui sera accueilli par l’Egypte, l’an prochain.
Au Soudan, nous saluons la reprise des négociations entre la République du Soudan et le Sud Soudan et renouvelons notre appel aux deux pays de se conformer à l’accord de paix et de résoudre les problèmes pendants par la voie des négociations et pacifique. L’Organisation a également salué les efforts déployés pour mettre en œuvre le document de paix de Doha, en particulier dans le domaine de la reconstruction et de fournir un soutien aux personnes déplacées et aux réfugiés. Nous appelons les parties qui n’ont pas encore adhéré au document de paix de Doha d’y adhérer. D’autre part, nous appelons au déploiement de tous les efforts pour calmer la situation dans les Etats du Sud Kordofan et du Nil Bleu.
Quant à la Lybie, je me suis rendu en décembre 2011 à la Capitale libyenne Tripoli, où j’ai rencontré le président du Conseil National de transition. Nous avons souligné au cours de cette visite notre position soutenant les mesures prises par le Conseil dans le cadre de la construction d’une voie démocratique qui procure au peuple libyen la stabilité, la sécurité et la prospérité. Nous avons également abordé le thème du renforcement des relations entre la Libye et l’Organisation et la signature d’un protocole d’entente entre les deux parties et le fait d’aider la Libye à s’impliquer dans l’action islamique commune.
Je salue à cet égard, la réussite des élections législatives qui ont eu lieu en Libye, le 7 juillet 2012 et qui ont été marquées par un climat de démocratie et de transparence, grâce auxquelles le peuple libyen a choisi les membres de la Conférence nationale générale.
Honorables délégués,
La situation au Mali constitue une source de préoccupation majeure pour l’Organisation eu égard aux conséquences qui en découlent pour la paix et la stabilité dans toute la région. La crise du Mali et de la région du Sahel a occupé une place proéminente à l’ordre du jour du 4e Sommet islamique extraordinaire qui s’est tenu il y a quelques semaines à La Mecque. Au moment où l’OCI tient à réaffirmer sa solidarité sans réserve avec le nouveau Gouvernement de transition nationale en République du Mali face aux défis démesurés qui menacent l’unité et la souveraineté du pays, nous exprimons en même temps notre soutien aux bons offices déployés par la CEDEAO sous la haute égide du Burkina-Faso. Sur mandat du 4e Sommet extraordinaire, je compte moi-même nommer dans les jours qui viennent un émissaire spécial pour la région en vue de contribuer à la recherche d’une solution pacifique au conflit. Dans cette expectative, j’aimerai inviter tous les Etats membres à fournir toute l’assistance possible dans le but d’atténuer l’acuité de la crise humanitaire qui sévit au Mali et dans la région du Sahel.
Concernant la Somalie, je suis heureux de dire ici toute ma satisfaction des importants acquis obtenus par les parties signataire de la feuille de route et par les autres protagonistes concernés dans le sens du parachèvement complet du processus de transition politique en Somalie. Je tiens également à saluer l’ensemble des parties somaliennes pour les efforts acharnés qu’elles ont déployés et qui ont abouti à l’adoption de la constitution provisoire de la Somalie, la sélection et l’investiture des membres du nouveau parlement fédéral à travers une consultation populaire de vaste envergure et l’élection d’un nouveau président. Je voudrais également et par là même occasion appeler les factions somaliennes à œuvrer avec abnégation pour le parachèvement du processus de transition par l’élection d’un nouveau président de la Somalie le 10 septembre 2012 à travers un scrutin électoral marqué par la crédibilité et la transparence et ce dans le but d’ancrer durablement la paix et la stabilité et de promouvoir l’intérêt du peuple somalien qui n’a que trop longtemps souffert d’une crise étouffante.
L’OCI aimerait exprimer une nouvelle fois sa solidarité avec la République de Côte d’Ivoire sous la direction du président Alassane Ouattara dont nous saluons ici les efforts pour consolider la paix et bâtir une économie nationale forte sur des bases solides de manière à remédier aux problèmes et aux séquelles qui ont ravagé l’économie du pays du fait d’une guerre dévastatrice. Je compte poursuivre quant à moi les efforts dans le but d’organiser la conférence des donateurs dont le principe avait été arrêté par le CMAE.
Pour ce qui est de l’évolution de la situation en Afghanistan, nous tenons à réaffirmer notre soutien au Gouvernement et au peuple afghans dans leurs efforts inlassables pour améliorer la situation dans le pays à l’approche de l’échéance fatidique de la remise des commandes au plan sécuritaire et militaire aux autorités afghanes. Cet état de fait nous commande de renforcer notre soutien et notre assistance à l’Afghanistan pour mieux baliser la voie à un avenir plus sécurisé, plus stable et plus pacifique. Etant donné que l’Afghanistan se situe géographiquement au centre d’un vaste groupe d’Etats membres de notre Organisation, nous assumons une responsabilité particulière pour ce qui est d’intensifier la coopération entre l’Afghanistan et les pays limitrophes. J’aimerai à cet égard appeler les pays de la région à tirer profit du potentiel et des capacités réelles de l’OCI pour bâtir une véritable coopération régionale.
Messieurs les Chefs de délégations,
Honorables délégués,
Le phénomène de l’islamophobie ne laisse pas de susciter notre inquiétude et celle du monde musulman tout entier, sachant que ce phénomène est le vecteur d’une ignoble campagne haineuse et hostile aux musulmans et à leur culture, dont les agissements et les méfaits s’étendent à certains pays européens où cette campagne islamophobe est passée de l’extrême droite aux pratiques officielles dans le cas de certains des pays touchés, comme pour l’interdiction de la construction de minarets en Suisse. Notre Organisation a déployé de grands efforts pour enrayer ce phénomène et a attiré l’attention des responsables et des élites politiques et religieuses dans différentes contrées du globe pour dénoncer les périls et les conséquences funestes d’un tel fléau.
Grâce à ces efforts, nous avons réussi à convaincre le conseil des droits de l’homme de promulguer sa résolution no. 16/18 sur la diffamation des religions et ce par consensus, résolution qui condamne sans ambages les tentatives de discrimination à l’encontre des individus pour des motifs religieux ou de conviction. Soucieux de renforcer les opportunités de mise en œuvre effective de cette résolution, nous avons lancé l’initiative du processus d’Istanbul qui a commencé à Istanbul avant de passer le relais à Washington, un processus qui s’oriente maintenant vers la Grande-Bretagne au nom de l’Union Européenne. Plusieurs personnalités occidentales de premier plan comme la Secrétaire d’Etat américaine et le Haut-commissaire de l’Union Européenne y ont contribué. Et nous poursuivons actuellement les efforts pour parvenir à des compromis réalistes qui ne s’arrêteront pas aux simples discours.
Je suis heureux de relever dans ce contexte le succès que nous avons obtenu concernant la mise en place de la Commission permanente indépendante des Droits de l’Homme (CPIDH) performance qui a pu être accomplie dans un délai moitié moins long que prévu par le Programme d'Action décennal (PAD). Cette commission s’est déjà réunie à deux reprises au cours de cette année, une fois à Jakarta et l’autre fois à Ankara. Le statut de ce nouvel organe avait été adopté et était entré en vigueur à Astana. Je me suis adressé aux membres de la commission pour leur demander de tenir compte du fait qu’en créant cet organe, nous voulons aboutir à des actes palpables pour concrétiser les objectifs pour lesquels cet organes a été créé et en premier lieu le renforcement de la crédibilité de l’OCI dans le domaine du respect des droits de l’homme, la diffusion de la perspective des droits de l’homme à travers les activités de l’Organisation et les pratiques des Etats membres ainsi que le renforcement de la coopération entre les Etats membres dans ce domaine précis. Les membres de la commission ont pu adopter les règles de procédures dans les délais prévus pour en saisir ultérieurement le CMAE à Djibouti aux fins d’adoption définitive. Je tiens à cet égard à remercier l’Indonésie et la Turquie pour avoir abrité la première et la seconde sessions de la commission.
Honorables délégués,
Nous avons accordé aux causes des communautés musulmanes dans les Etats non membres beaucoup d’intérêt et de sollicitude à travers les multiples initiatives prises et les bons offices déployés et à travers également la participation agissante au règlement de leurs problèmes dans le cas de plusieurs Etats qui accueillent des minorités musulmanes sur leur sol comme les Philippines, la Thaïlande, le Myanmar, la Grèce, la Bulgarie, la Chine, la Fédération de Russie et autres. Nous avons déployé dans ce contexte des efforts acharnés pour régler les différends entre le Gouvernement des philippines et le Front national de Libération Moro (FNLM). Bien que les démarches aient commencé depuis 2005 et se soient étendues jusqu’à 2007 avec la tenue d’une réunion tripartie qui a regroupé le Gouvernement des philippines, le Front national de Libération Moro et l’OCI, réunion qui avait été consacrée à la question de la délimitation de la zone d’autonomie et au partage des ressources ainsi qu’à la création d’un Gouvernement provisoire, le Gouvernement des philippines continue à user d’atermoiements pour tenter de gagner du temps sans manifester jusqu’ici la moindre volonté réelle de trouver une issue au problème de l’autonomie. Le Gouvernement philippin n’a en effet accordé cette autonomie qu’à une petite portion du territoire ne dépassant pas les 9 % de la superficie de la province musulmane de Mindanao, et ce au mépris de l’accord de paix de Tripoli. Cela a poussé le Front national de Libération Moro à rejeter cette solution jugée inéquitable tout en exigeant le respect strict des clauses de l’accord de paix de Tripoli. L’important ici c’est que les efforts et les démarches se poursuivent.
D’un autre côté, nous avons dénoncé le comportement inqualifiable du Gouvernement du Myanmar et ses agissements iniques contre les musulmans Rohingyas de même que nous avons stigmatisé les opérations d’exode forcé et d’expulsion de cette minorité, sans oublier les centaines de milliers de tués au cours de ces quelques dernières années. Nous avons engagé des procédures décisives pour mobiliser les efforts internationaux afin de stopper ces pratiques inhumaines, de pair avec les organisations internationales et régionales et avec le Gouvernement du Myanmar lui-même, en plus de tenir une réunion extraordinaire du comité exécutif de l’OCI à Djeddah au mois d’août écoulé, réunion qui avait abouti à l’adoption d’une série de résolutions qui devaient recevoir ultérieurement l’aval du 4e Sommet extraordinaire. Le Serviteur des Deux Saintes Mosquées le Roi Abdallah Bin Abdelaziz , a décidé, qu’il en soit vivement remercié, d’accorder 50 millions de dollars sous forme d’assistance humanitaires aux musulmans Rohingyas. De son côté, la Turquie a organisé une vaste campagne de collecte de dons dans ce même but, tandis que son Ministre des Affaires étrangères a entrepris une visite dans la région en compagnie de l’épouse du Chef du Gouvernement turc. Conformément aux résolutions du 4e Sommet extraordinaire, j’ai dépêché pour ma part une mission d’enquête qui doit séjourner au Myanmar du 5-16 septembre courant. J’envisage en outre de me rendre personnellement au Myanmar à la fin du mois d’octobre pour constater de visu l’état des lieux. De surcroît, il est prévu de mettre en place un bureau des affaires humanitaires relevant de l’OCI dans la capitale Rangoun.
Nous continuons à déployer des efforts pour améliorer la situation des musulmans visant en Grèce, en Bulgarie et ailleurs. J’ai reçu personnellement une délégation grecque de haut niveau avec laquelle j’ai abordé la question des mesures à prendre pour améliorer le statut de la minorité musulmane en Grèce. Et je compte persévérer dans mes démarches à cet effet en me rendant en Grèce à la date la plus proche. D’un autre côté, nous nous réjouissons des succès obtenus au niveau du développement de nos relations avec la République populaire de Chine et le Royaume de Thaïlande, deux pays où j’ai effectué des visites de travail couronnées de succès.
Honorables délégués,
Les travaux de la 9e session de la Conférence islamique des Ministres de l’Information, tenue dans la capitale Gabonaise Libreville les 19 et 20 avril dernier, ont été couronnés de succès avec l’adoption d’une série de résolutions importantes, au nombre desquels la décision de créer un forum des médias de l’OCI. De même, cette session avait approuvé le projet de résolution relatif à l’ouverture de bureaux d’information dans les capitales des Etats membres et les grandes métropoles internationales. La conférence avait également avalisé le projet de résolution relatif au lancement d’une chaîne satellitaire islamique, en plus d’un programme d’information destiné au continent africain.
Dans le domaine des affaires juridiques, nous avons pu aboutir à une décision unanime autour du projet de règlement régissant le statut d’observateur à l’OCI. Ce projet a été adopté par le conseil ministériel à sa session précédente en vertu de la résolution 1/38-ORG. Le Secrétariat général a reçu dans l’intervalle des demandes d’obtention du statut d’observateur émanant de plusieurs pays. Ces demandes ont été soigneusement étudiées et compilées pour les soumettre à l’appréciation de votre auguste conseil pour décision appropriée.
De ce qui précède, l’on peut aisément vous rendre compte de l’ampleur des tâches et des activités dévolues à notre Organisation, dont le volume est appelé à s’accroître encore plus au fur et à mesure que nos relations s’étendront et se développeront au double plan interne et international afin de garantir et de faire aboutir les justes causes du monde musulman et de renforcer encore plus l’action islamique commune dans tous les domaines.
Je vous souhaite le plein succès dans vos délibérations.
Wa Assalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh
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