Organisation de la Coopération Islamique
La Voix Collective du Monde Musulman

Discours du Secrétaire General de L’oci a L’occasion de La 3eme conférence Islamique des Ministres de la Sante

Date: 29/09/2011

ASTANA, REPUBLIQUE DU KAZAKHSTAN 29 SEPTEMBRE – 1ER OCTOBRE 2011 Honorables Ministres de la Santé, Distingués représentants des Etats membres et Observateurs, et représentants des organisations internationales Excellences, Mesdames et Messieurs, C’est avec la plus grande joie que je vous souhaite aujourd’hui le bienvenue à cette 3ème conférence islamique des Ministres de la Santé. Je remercie le Gouvernement du Kazakhstan pour avoir abrité cet évènement dans cette belle et moderne métropole d’Astana, de même que pour la chaleureuse hospitalité réservée à tous. Nous apprécions hautement le rôle de plus en plus agissant du Kazakhstan et sa contribution à l’action de l’OCI sous la haute égide du Président Nursultan Nazabayev. Excellences, Mesdames et Messieurs Le secteur de la santé est l’un des plus importants domaines d’activité de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI). La santé occupe une place centrale dans le bien être global et le développement socioéconomique des Etats membres. Jouir des normes les plus élevées en matière de santé constitue un droit fondamental pour chaque être humain. C’est pourquoi le Programme d’Action Décennal de l’OCI place un accent particulier sur la santé. Les décisions des deux précédentes conférences islamique des Ministres de la santé en Malaisie et en Iran ont également abordé une large gamme de problématique liées à la santé et reflétant les préoccupations spécifiques, les besoins et les priorités de nos Etats membres. Le rapport préparé par le Secrétariat général et le SESRIC sur la mise en œuvre des décisions des deux conférences antérieures, l’état de santé des Etats membres de l’OCI ainsi que l’analyse de certaines questions de santé spécifiques vous sont présentement soumis pour examen et appréciation. La session en cours nous offre une importante opportunité pour passer en revue le processus de mise en œuvre des décisions issues des sessions précédentes, examiner les challenges à relever par les Etats membres de l’OCI dans le domaine de la santé et se prononcer sur l’action à engager au futur et sur l’avenir de la coopération en matière de santé. J’attends avec impatience de suivre les fructueuses discussions qui auront lieu au cours de cette conférence et de prendre connaissance des recommandations concrètes émanant du Panel des discussion qui sera organisé durant cette conférence sur des sujets présentant une pertinence spécifique pour les Etats membres de l’OCI. J’aimerais survoler brièvement à cette occasion un certain nombre des dossiers spécifiques qui requièrent une attention immédiate pour le renforcement de notre coopération dans le domaine de la santé. Excellences, Mesdames et Messieurs, La prévention et le contrôle des maladies et des pandémies représentent l’un des défis les plus importants à relever dans le domaine de la santé. La coopération dans ce secteur présente un intérêt commun pour tous les Etats membres de l’OCI, sachant que dans notre monde interconnecté d’aujourd’hui, les maladies transmissibles peuvent voyager et se propager à travers les frontières de manière quasi instantanée. L’éradication de la polio continue à ce titre à poser un problème majeur pour l’OCI. Alors que 54 des 57 Etats membres ont réussi à stopper la progression de la polio, certaines parties de l’Afghanistan, du Nigeria et du Pakistan restent exposées à cette menace. De plus, sur les 15 pays réinfectés par la polio, une dizaine sont des Etats membres de l’OCI. Nous devons bien être conscients du fait que les Etats membres ont certes lancé des campagnes nationales d’éradication de la polio, mais il reste encore beaucoup à faire avant de pouvoir affirmer que la région OCI est désormais totalement débarrassée de la polio. Dans le cadre de cette campagne, le Secrétariat général collabore avec l’Initiative Globale pour l’Eradication de la Polio (GPEI), basée à Genève. Nous sommes aussi impliqués dans le plaidoyer et la mobilisation des soutiens politiques au plus haut niveau pour les programmes de vaccination contre la polio. J’ai personnellement pris langue avec les dirigeants des Etats membres de l’OCI pour solliciter leur soutien et leur intervention afin de garantir le succès des programmes nationaux. Un édit islamique (fatwa) émis à la demande de l’OCI par l’Académie Internationale du Fiqh a été à cet égard on ne peut plus utile pour gagner le soutien des leaders religieux, des imams et des chefs de village en vue d’encourager les communautés à profiter de la vaccination antipolio. Je saisis cette opportunité pour demander une nouvelle fois aux Etats membres de l’OCI d’envisager la possibilité d’augmenter leurs contributions pour permettre au GPEI de combler le gap financier entre les besoins de son programme et les promesses de dons recueillies à ce stade. J’espère que le panel de discussion sur l’éradication de la polio nous fournira l’occasion d’examiner cette question de manière plus détaillée et d’aboutir à des recommandations pratiques. A côte de la polio, nous avons également besoin de nous focaliser sur les autres pandémies et maladies, dont le paludisme, la tuberculose et le VIH/Sida. D’après les dernières données disponibles aux Nations Unies, les pays de l’OCI paient un lourd tribut à ces trois maladies. En 2009, 51 des 57 pays de l’OCI, ou le Fonds Global a apporté son soutien aux activités nationales, ont compté pour 31% de la prévalence globale de la TB, 51% des cas de paludisme et 27% de la prévalence mondiale du SIDA. Dans la lutte contre ces trois fléaux, le Secrétariat général coopère avec le Fonds Global en application du mémorandum d’accord signé entre les deux parties en 2009. Depuis la création du Fonds Global, 51 Etats membres de l’OCI ont bénéficié de ses prestations sous la forme d’une subvention de 2,8 milliards de dollars allouée à la lutte contre le SIDA ; 2,6 milliards de dollars pour la malaria et 1,2 milliard pour la tuberculose. Le Royaume d’Arabie Saoudite, l’Etat du Koweït, la Tunisie, la Malaisie, le Nigeria et le Sultanat de Brunei, comptent parmi les Etats membres de l’OCI ayant contribué au Fonds Global. Je réitère à cet égard ma requête aux Etats membres de l’OCI pour contribuer aux ressources financières du Fonds Global afin d’aider les autres Etats membres ayant besoin d’assistance. Excellences, Mesdames et Messieurs, Au nombre des dossiers les plus importants dans le domaine de la santé, j’aimerais attirer votre attention plus particulièrement sur le fait que les pays de l’OCI continuent à compter de manière disproportionné pour approximativement 50% du taux global de mortalité maternelle alors qu’ils ne présentent qu’à peu près 20% de la population mondiale. 5 pays de l’OCI ont des ratios de mortalité maternelle qui frisent ou dépassent 1000 décès pour 100.000 naissances – soit 100 fois plus ou presque que les 14 décès pour 100.000 naissance vivantes enregistrés dans les pays les plus développés ! De même, les pays de l’OCI sont représentés de manière totalement disproportionné en termes de taux global de mortalité néonatale avec 14 sur les 21 pays ayant les taux de mortalité néonatale les plus élevés en 2008, donc 4 sur 5 des pays figurant tout en haut du tableau. Ce simple constat suffit à lui seul pour justifier une action immédiate de notre part. Le Programme d’Action Décennal et la première conférence islamique des ministres de la santé ont mis un accent particulier sur la question de la santé maternelle et infantile. En conséquence, le Secrétariat général a préparé, avec l’aide du Centre Américain de Contrôle et de Prévention des Maladies, un projet intitulé « garantir l’accès aux soins d’urgence à chaque mère et à chaque enfant dans les pays de l’OCI ». Un accord-cadre de coopération a été ainsi signé entre le Secrétariat général et les Etats-Unis en 2008. Dans ce contexte, l’OCI collabore avec les Etats-Unis sur la mise en œuvre de deux projets intéressant la santé maternelle et infantile au Bangladesh et au Mali. Ces projets ont pour but de réduire le taux de mortalité des parturientes et le taux de mortalité infantile durant les 4 premières semaines. La mise en œuvre de ce projet impliquera les dirigeants religieux et communautaires, les groupes de femmes, la société civile et un certain nombre de partenaires internationaux. Le soutien des Etats membres de l’OCI et l’assistance et la participation des institutions compétentes de l’OCI comme la BID et l’Académie islamique du Fiqh, aux projets de santé maternelle et infantile OCI/Etats-Unis ne peut que contribuer positivement au succès de ce projet. Outre les maladies transmissibles et la santé maternelle et infantile, la prévention et le contrôle des maladies non transmissibles sont devenus désormais un motif de préoccupation particulière. Dans de nombreux pays en développement, les décès dus aux quatre principales maladies non transmissibles (cancer, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires chroniques et diabètes) comptent pour 80% du nombre total des 36 millions de décès enregistrés au niveau mondial. Les pays en développement auront à payer un tribut bien plus lourd dans le cas d’espèce si l’on se base sur les tendances actuelles, sachant que le nombre des décès liés à ces maladies non transmissibles pourrait passer de 60% actuellement à 73% en l’an 2010 par rapport au nombre total de décès dans le monde. L’approche la plus efficace pour la prévention et le contrôle de ce type de maladies réside dans la réduction de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie, comme l’accès à une eau saine, propre et potable, l’assainissement, la nutrition, la conscientisation sanitaire, l’éducation et un accès équitable aux soins de santé. Excellences, Mesdames et Messieurs, Le succès et la durabilité de nos efforts pour relever les défis liés à la santé auxquels les Etats membres font face requièrent une approche intégrée et multisectorielle plutôt que des interventions ponctuelle et sporadique. Nous avons besoin de nous assurer que nos efforts se poursuivront dans le cadre de stratégies et de plans nationaux exhaustifs de santé, qui permettront de renforcer les infrastructures de santé, d’améliorer l’accès aux services de soins, de renforcer les capacités des professionnels de la santé à tous les niveaux et de promouvoir l’autosuffisance en matière de production de vaccins et de médicaments. Cela implique coopération et collaboration entre les Etats membres et les institutions dans les différentes disciplines. Je vous invite donc à formuler des propositions concrètes pour promouvoir une telle coopération, y compris le renforcement du programme de développement des capacités sanitaires du SESRIC et les activités du COMCEC en relation avec la santé. Entre autres choses, je voudrais vous demander de bien vouloir envisager la possibilité de mettre en réseau les facultés de médecine et les institutions vouées à la recherche médicale. Les arrangements en matière de réseautage pourraient également impliquer des efforts portant sur l’échange de membres de faculté ainsi que des programmes de formation conjoints. L’échange de bonnes pratiques en termes de gestion hospitalière est un autre domaine où les Etats membres peuvent profiter mutuellement de leurs expériences réciproques. Je voudrais également encourager les Etats membres nantis de l’expertise nécessaire à accorder des bourses d’études en médecine aux étudiants des pays de l’OCI. Dans le cadre de la plupart des maladies tropicales affectant les Etats membres de l’OCI, les vaccins correspondants n’ont pour l’essentiel pas de débouchés commerciaux. Leur production reste ainsi trop peu rémunératrice et lourdement dépendante du financement extérieur. L’autosuffisance en matière de production et d’approvisionnement pour ce type de vaccins ne manquera pas de contribuer dans une large mesure au renforcement des capacités des Etats membres de l’OCI en termes de prévention des maladies. Je vous demande de bien vouloir examiner la question de l’autosuffisance en matière de production et d’approvisionnement en médicaments et en vaccins de manière plus détaillée, y compris la possibilité de créer un mécanisme de certification commun des médicaments et vaccins à l’échelle de l’OCI, qui pourrait faciliter grandement la disponibilité de tels remèdes à travers les Etats membres. Honorables ministres de la Santé, Distingués représentants des Etats membres et observateurs et représentants des Organisations internationales, Excellences, Mesdames et messieurs, Pour conclure, je voudrais attirer votre aimable attention sur une question qui figure de manière récurrente à l’ordre du jour des fora de la santé de l’OCI depuis juin 2007, à savoir la mise en place d’un mécanisme permanent permettant de suivre la mise en œuvre des résolutions et déclarations émanent des conférences ministérielles de l’OCI dédiées à la santé. Plus récemment, le comité de pilotage sur la santé s’est penché, lors de sa réunion en janvier 2011 à Djeddah, sur la nécessité de créer un secrétariat pleinement fonctionnel de la CIMS et a décidé de refléter les options possibles dans la perspective d’une décision finale à prendre par la 3ème conférence ministérielle. En conséquence de quoi, un document comportant l’historique, l’analyse et les recommandations pertinentes a été soumis par le Secrétariat général à votre aimable attention. J’espère que cette conférence pourra se prononcer sur la création d’une unité de mise en œuvre pour la santé au sein du Secrétariat général dans le but de renforcer et d’intégrer le suivi et la mise en œuvre des décisions de la CIMS. Merci de votre attention

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