Date: 24/05/2023
Le Comité exécutif de l’Organisation de la Coopération islamique a tenu une réunion extraordinaire à composition non-limitée, le mercredi, 24 mai 2023, au siège du Secrétariat général de l’OCI à Djeddah, Royaume d’Arabie saoudite, s’est tenue, à la demande de l’État de Palestine et du Royaume hachémite de Jordanie, et en coordination et en concertation avec le Royaume d’Arabie Saoudite, Président en exercice de la Conférence islamique au Sommet et président du Comité exécutif, pour discuter des développements dangereux dans la ville occupée de Jérusalem, suite à la décision d’un ministre du gouvernement israélien de prendre d’assaut la mosquée bénie Al-Aqsa / Al-Haram al-Qudsi Al-Charif sous la protection des forces d’occupation israéliennes.
Partant des principes et objectifs de la Charte de l’Organisation de la Coopération islamique,
Réaffirmant toutes les résolutions pertinentes des sommets islamiques, des conseils des ministres des Affaires étrangères et des réunions extraordinaires pertinentes de l’OCI ;
Réaffirmant également, le caractère central de la question de Palestine, au cœur de laquelle se trouve Al-Qods Al-Charif, pour toute la Oummah islamique,
Le Comité exécutif :
1. AFFIRME que l’investissement et la violation du caractère sacré de la mosquée bénie Al-Aqsa par le ministre israélien constituent une provocation et qu’il la condamne avec force. Cette prise d’assaut de ce sanctuaire représente une violation flagrante et inacceptable du droit international et du statut historique et juridique existant de Jérusalem et de ses lieux sacrés. Il s’agit là d’une dangereuse escalade qui exige de la communauté internationale, y compris le Conseil de sécurité, d’œuvrer à son arrêt immédiatement en prenant des mesures efficaces qui obligeraient Israël, la puissance occupante, à cesser ses agressions contre le peuple palestinien et ses violations du droit international et du droit international humanitaire. Lesdites mesures à prendre doivent être à même de dissuader Israël, la Puissance occupante d’entreprendre tout acte de provocation à Al-Aquds Al-Charif qui offenserait les sentiments de millions de musulmans à travers le monde et menacerait la sécurité et la stabilité dans la région, surtout qu’Israël n’a aucune souveraineté sur Jérusalem et les lieux saints et que Jérusalem-Est est une terre palestinienne occupée.
2. AFFIRME que la mosquée bénie Al-Aqsa / Al-Haram Al-Charif, avec toute sa superficie de 144 donums, est un lieu de culte pour les musulmans exclusivement et que le Département des Awqafs de Jérusalem et la mosquée bénie Al-Aqsa sont sous l’autorité du Ministère jordanien des Awqaf, des affaires islamiques et des lieux saints, qui est la seule autorité légale ayant compétence exclusive pour gérer toutes les affaires d’Al-Qods Al-Charif et en réglementer l’accès. Il AFFIRME également le droit de l’État de Palestine à la souveraineté sur la ville occupée de Jérusalem-Est, et souligne qu’Israël, la puissance occupante, n’a aucun droit ni souveraineté sur la ville occupée de Jérusalem et ses lieux saints islamiques et chrétiens.
3. CONDAMNE dans les termes les plus forts la décision inédite du gouvernement d’occupation israélien de tenir sa réunion dans un tunnel, du réseau des excavations et des tunnels israéliens illégaux, situé à proximité du mur ouest de la sainte mosquée Al-Aqsa, quelques jours seulement après son approbation et son parrainage de la soi-disant « Marche des drapeau » décriée, qui a parcouru les quartiers de la Vieille Ville d’Al-Qods sous la protection des forces d’occupation ; et SOULIGNE que de semblables actions provocatrices et illégales sont nulles et non avenues et n’ont aucun effet juridique.
4. SOULIGNE l’importance de la poursuite des efforts concertés des États membres pour protéger la mosquée bénie d’Al-Aqsa et les lieux saints islamiques et chrétiens dans la ville occupée de Jérusalem, capitale de l’État de Palestine et de soutenir la fermeté des citoyens palestiniens de Jérusalem face aux politiques et pratiques israéliennes agressives visant à contrôler la ville, à modifier son caractère et son identité arabes d’origine et à oblitérer son statut historique et juridique. Ces politiques et pratiques israéliennes visent par ailleurs à imposer la division temporelle et spatiale à la bénie Mosquée Al-Aqsa / Al-Qudsi Al-Charif. Le Comité exécutif souligne également la nécessité de soutenir de la tutelle hachémite sur les lieux saints islamiques et chrétiens de Jérusalem et son rôle dans la protection de son identité arabe, islamique et chrétienne.
5. REAFFIRME le rôle important du Comité Al-Qods sous la présidence de Sa Majesté Mohammed VI, Roi du Royaume du Maroc, dans la contestation des politiques préjudiciables mises en œuvre par les autorités d'occupation israéliennes à Al-Qods Al-Sharif pour changer le caractère et le statut juridique de la ville ainsi que sa composition démographique, culturelle et historique ; et apprécie le rôle que joue L'Agence Bayt Mal Al-Qods Acharif;
6. DEMANDE à la communauté internationale et au Conseil de sécurité de faire pression sur Israël, la puissance occupante, pour qu’il mette fin à ses violations – y compris l’expansion d’implantions coloniales - et toute autre mesure visant à modifier le statut juridique et historique dans la sainte mosquée Al-Aqsa, ce qui conduirait à davantage de détérioration de la situation dans la région, tenant Israël entièrement responsable des conséquences de ses actions provocatrices et illégales.
7. SOULIGNE la nécessité d’activer les efforts visant à parvenir à une paix globale, juste et durable sur la base du droit international, des résolutions pertinentes des Nations unies et de la solution à deux États, qui garantit l’incarnation d’un État palestinien indépendant, souverain, géographiquement contigu et viable sur les lignes du 4 juin 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, et de faire cesser toutes les mesures israéliennes illégales qui compromettent cette solution.
8. APPRECIE les positions des pays qui ont exprimé leur rejet et leur condamnation de l’incursion israélienne provocatrice et agressive dans la sainte mosquée Al-Aqsa et qui ont affirmé leur refus de la modification du statut juridique et historique existant des lieux saints islamiques et chrétiens à Jérusalem, dont le plus important est la mosquée bénie Al-Aqsa.