Date: 25/04/2022
Déclaration finale adoptée à La réunion extraordinaire à composition non limitée du Comité exécutif De l'Organisation de la coopération islamique au niveau des Représentants permanents Pour discuter des attaques israéliennes en cours contre la Mosquée bénie d’Al-Aqsa
Secrétariat général de l'Organisation de coopération islamique
Djeddah, Royaume d’Arabie saoudite
25 avril 2022
La réunion extraordinaire à composition non limitée du Comité exécutif de l'Organisation de coopération islamique au niveau des Représentants permanents, tenue le lundi 25 avril 2022, pour discuter de la poursuite des attaques israéliennes contre la Mosquée bénie d’Al-Aqsa, à la demande de la République d'Indonésie, en consultation et coordination avec le Royaume d'Arabie saoudite en sa qualité de Président de la présente session du Sommet islamique et Président du comité exécutif ;
Partant des principes et objectifs de la Charte de l’OCI, de la responsabilité historique, morale et juridique de la Oummah islamique et du devoir de solidarité entière avec la Palestine et son peuple ;
Se basant sur les résolutions des sommets islamiques, qui affirment que la question de la Palestine, y compris la ville d’Al-Qods Al-Sharif, constitue la raison d’être de l’OCI et qu’une paix globale et juste ne verra le jour qu’avec la fin de l’occupation et l’indépendance de l’État de Palestine avec la ville d’Al-Qods Al-Sharif comme capitale;
Réaffirmant toutes les résolutions des sommets, conférences et sessions extraordinaires islamiques pertinentes ;
Rappelant toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies 242 (1967), 252 (1968), 338 (1973), 465, 476 et 478 (1980), 1073 (1996) et les résolutions de la 10ème session extraordinaire d’urgence de l’Assemblée générale des Nations Unies, no 2/10 du 24 avril 1997 et no ES 3/10 du 15 juillet 1997) concernant les actions illégales d’Israël à la ville d’Al Qods-Est occupée et dans le reste des territoires palestiniens occupés et la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité;
Réaffirmant toutes les résolutions internationales pertinentes, y compris l’avis consultatif juridique de la Cour internationale de justice rendu le 9 juillet 2004 et les conférences des Hautes Parties contractantes à la 4ème Convention de Genève de 1949 sur l’applicabilité des dispositions de la Convention au territoire de l’État de Palestine, y compris la ville d’Al Qods ;
Exprimant son rejet des tentatives de l’occupation de changer le statut historique et juridique de la ville occupée d’Al Qods, et condamnant les déclarations, positions et résolutions visant à changer le statut de la ville occupée d’Al Qods ;
Se félicitant de la fermeté du peuple palestinien et de sa lutte légitime et épique pour défendre ses sanctuaires, sa liberté et ses droits nationaux inaliénables ;
Réaffirmant que toutes les procédures et mesures législatives et administratives adoptées par Israël, la Puissance de l’occupation illégale, pour imposer ses lois et procédures administratives à la ville d’Al Qods sont illégales et donc nulles et non avenues et ne jouissent d’aucune légitimité, et appelant tous les États, les institutions, les organisations et les sociétés, en toute responsabilité, à ni reconnaître, ni traiter avec ces mesures, sous toutes leurs formes ;
Réitérant la centralité de la question de la Palestine, dont Al-Qods Al-Sharif occupe la tête du peloton, pour l’ensemble de la Oummah islamique et affirmant l’identité arabe et islamique d’Al Qods-Est occupée en tant que capitale de l’État de Palestine et refusant toute enfreinte à son encontre, de quelque manière que ce soit ;
REAFFIRME qu'Al-Qods Al-Sharif et la Mosquée bénie d’Al-Aqsa, la première qibla et le troisième lieu saint de l'Islam, sont une ligne rouge pour la Oummah islamique, et qu’il ne peut y avoir de paix et de sécurité qu’avec sa libération totale du joug de l'occupation et son retour au peuple palestinien et à la Oummah islamique ; APPELLE les Etats membres à déployer des efforts individuels et concertés, à unir leurs rangs, à défendre Al-Qods et ses lieux saints, à faire face aux crimes d'Israël et à fournir au peuple palestinien le soutien et les moyens de résilience face aux agressions barbares israéliennes; et les APPELLE également à respecter les résolutions de l’OCI sur la cause palestinienne et à veiller à en assurer la mise en œuvre car il s’agit de la question centrale de la Oummah islamique et la raison d’être de l’OCI.
CONDAMNE les attaques criminelles israéliennes contre le peuple palestinien, en particulier dans la ville d’Al Qods, et REJETTE toutes les mesures illégales qui affectent la Ville sainte visant à imposer la domination coloniale israélienne sur celle-ci et à modifier le statu quo historique et juridique de la Ville sainte, sa démographie et son caractère arabo-islamique ; CONDAMNE la poursuite des attaques et des incursions de l’armée d’occupation et des colons extrémistes contre les fidèles accomplissant la prière ou en retraite spirituelle dans la Mosquée bénie d’Al Aqsa / Al-Haram Al-Qodsi Al-Sharif (le Noble sanctuaire), et les attaques contre les fils du peuple palestinien qui se sont dangereusement intensifiées au cours des derniers jours du mois sacré du Ramadan, se sont soldées par des centaines de blessés et l’arrestation de fidèles musulmans non armés, causé de graves dommages aux installations d'Al-Haram Al-Qods Al-Sharif dans un abus répété contre son inviolabilité et des rites cultuels, qui sont une provocation flagrante des sentiments des musulmans et une poursuite de l’agression contre le peuple palestinien, Al Aqsa et ses lieux saints, et TIENT Israël, responsable des conséquences de ces pratiques d’escalade; et REJETTE toutes les mesures illégales qui affectent la ville Sainte, y compris les tentatives de division temporelle et spatiale de la mosquée bénie d’Al-Aqsa / Al-Haram Al-Qodsi Al-Sharif et exige leur cessation immédiate. AFFIRME également qu'il n'y a aucune légitimité juridique, religieuse ou historique pour ces mesures dangereuses qui affectent le caractère sacré de la Mosquée bénie d’Al-Aqsa.
RÉAFFIRME la souveraineté de l’Etat de Palestine sur tout le territoire palestinien occupé en 1967, y compris Al Qods-Est, et ses frontières avec les Etats voisins, le rejet de toute mesure qui pourrait y porter préjudice ; REITERE son rejet et sa condamnation de toute étiquette trompeuse collée à la Mosquée d’Al Aqsa/ Al-Haram Al-Qodsi Al-Sharif (le Noble sanctuaire), et APPELLE à s'abstenir d'utiliser des étiquettes religieuses sur la mosquée d’Al-Aqsa/Al-Haram Al-Qodsi Al-Sharif, qui falsifient l'histoire de la mosquée et le statu quo juridique et historique, et SOULIGNE que cela contribuerait à alimenter et à perpétuer le conflit.
SOUTIENT la fermeté du peuple palestinien frère et tous ses droits légitimes, au premier rang desquels son droit à la liberté et à un État indépendant et souverain avec Al Qods-Est pour capitale, sur la base de la solution à deux États, conformément au droit international, l'Initiative de paix arabe et les références internationales approuvées, la cessation par Israël de ses pratiques d'escalade et d'agressions dans tous les territoires palestiniens occupés, et l’arrêt de toutes les mesures qui menacent la sécurité et la paix, sapent la solution à deux États et les chances de parvenir à une paix juste et globale, ce qui constitue un choix stratégique arabe et islamique et une nécessité régionale et internationale; et APPELLE également à la fourniture d'une aide humanitaire d'urgence pour alléger les souffrances du peuple palestinien et renforcer sa fermeté.
DEMANDE à tous les États membres et à leurs Représentants permanents auprès des organisations internationales d'agir et de faire face à cette escalade à tous les niveaux, notamment en s'adressant au Secrétaire général des Nations unies et au Conseil de sécurité au sujet des mesures illégales prises par Israël, la puissance de l’occupation illégale, visant à créer une nouvelle réalité à Al-Quds Al-Sharif et à pratiquer la division temporelle et spatiale dans la mosquée bénie d’Al-Aqsa, et leur demande d'assumer leurs responsabilités à cet égard.
AFFIRME son refus de sélectivité dans l’application du droit international, y compris le droit international relatif aux droits de l’homme; que l’exception du peuple palestinien continue, peuple qui souffre d’une absence de justice sous occupation militaire pendant plus de cinquante ans, SOULIGNE que le peuple palestinien ne peut pas être laissé à la merci d’une occupation militaire cruelle et illégale, qui exerce toutes formes de violence, d’atrocité et d’apartheid; et EXIGE la mise en œuvre de tous les droits et protections garantis en vertu du droit international, qui sont accordés à tous les autres peuples.
AFFIRME son rejet sans équivoque des tentatives de justifier la poursuite de l’agression d’Israël contre le peuple palestinien et demande la fin de l’exception dont jouit Israël, la Puissance coloniale occupante, vis-à-vis de ses obligations en vertu du droit international et EXIGE que la communauté internationale la tienne responsable de tous ses crimes contre le peuple palestinien.
Souligne le rôle de la tutelle hachémite historique assumée par Sa Majesté le Roi Abdallah II ben Al Hussein, Roi du Royaume hachémite de Jordanie, dans la protection des lieux saints islamiques et chrétiens à Jérusalem, ainsi que la situation historique et juridique qui s'y trouve et la nécessité de supprimer toutes les restrictions et tous les obstacles qui restreignent le travail du Département des Waqfs relatif à la gestion des affaires de la mosquée bénie Al-Aqsa et à la préservation de ses installations.
APPELLE à de nouvelles actions efficaces pour surmonter les obstacles à la réalisation du droit du peuple palestinien à l’autodétermination, en assurant la protection contre les atrocités et les agressions des autorités de l’occupation coloniale et la reddition des comptes pour leurs crimes, y compris le crime de l’apartheid, et INVITE à redoubler d’efforts pour parvenir à une solution juste fondée sur le droit international et la légitimité et qui met fin à l’occupation coloniale du territoire de l’État de Palestine.
INVITE les États membres et leurs représentants permanents auprès des organisations internationales à œuvrer dans les enceintes internationales pour assurer la protection internationale du peuple palestinien et arrêter ses souffrances en mettant fin à l’occupation coloniale israélienne établie sur le territoire de l’État de Palestine, au mépris de tous les principes légaux, moraux et humanitaires, et exige la fin de l’injustice permanente qui a privé des générations de Palestiniens de leurs droits fondamentaux, y compris leur droit à l’autodétermination et à l’indépendance nationale.
Souligne le rôle central du Comité Al-Qods dirigé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Souverain du Royaume du Maroc, face aux mesures dangereuses prises par les autorités d'occupation israéliennes dans la ville d'Al-Qods Al-Charif, et apprécie le rôle joué par l'Agence Bayt Mal Al-Quds Al-Sharif.
APPELLE la communauté internationale à respecter les résolutions de la légitimité internationale sur la ville d’Al Qods en vue d’augmenter la pression sur Israël pour mettre fin à son occupation illégale du territoire de l’Etat de Palestine occupé en 1967 et à la contraindre à la Charte des Nations Unies, aux principes du droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies sur la question de la Palestine, y compris les résolutions de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), qui ont affirmé que la Mosquée d’Al Aqsa/ le Noble sanctuaire est un site islamique consacré au culte des musulmans et fait partie intégrante des sites du patrimoine culturel mondial.
La nécessité pour Israël de respecter la situation historique et juridique existant à la Mosquée bénie Al-Aqsa, et de revenir à ce qu'elle était avant l'an (2000), de façon à garantir le respect du fait que la mosquée bénie Al-Aqsa / Al- Haram Al-Sharif, avec sa superficie de cent quarante-quatre dunams, est un lieu de culte purement musulman. La visite des non-musulmans à ce sanctuaire est organisée par le Département des waqfs islamiques, qui est affilié au ministère jordanien des dotations et des sanctuaires islamiques, en sa qualité d'autorité légale ayant compétence exclusive pour gérer toutes les affaires du sanctuaire et en réglementer l'accès.
SOULIGNE que le moment est venu pour la communauté internationale d’assumer ses responsabilités à l’égard des actes des autorités de l’occupation coloniale pendant 55 ans, de s’attaquer à ce système illégal d’agression et de colonialisme à tous les niveaux, de prendre d’autres mesures sérieuses pour assurer la reddition des comptes sur toutes les violations commises et de rendre justice au peuple palestinien qui souffre depuis longtemps.
EXHORTE la communauté internationale à contraindre Israël, la Puissance d’occupation illégale, à annuler sa décision illégale d’annexer la ville d’Al Qods, RAPPELLE la position islamique appelant à mobiliser toutes les potentialités pour contrer cette résolution, et les INVITE à respecter toutes les résolutions pertinentes des Nations Unies, en particulier les résolutions 465 (1980) et 478 (1980) du Conseil de sécurité.
AFFIRME que la voie de la paix et de la sécurité au Moyen-Orient commence par la fin de l’occupation israélienne et le retrait de l’armée d’occupation et de ses colons du territoire de l’État de Palestine, notamment la ville d’Al-Qods al-Sharif, conformément aux résolutions internationales pertinentes ; et SALUE les résultats de la 4ème réunion du Comité ministériel arabe chargé de l'action internationale pour faire face aux politiques et procédures israéliennes illégales dans la ville occupée d’Al Qods, qui s'est tenue à Amman le 21 avril 2022.
APPELLE à une coordination et une coopération renforcées entre l’OCI, la Ligue des États arabes, l'ONU et d'autres organisations internationales compétentes, auprès desquelles les États membres ont des représentants, afin de faire face à toute mesure qui porterait atteinte au statut juridique et historique de la ville d’Al Qods.
DEMANDE au Secrétaire général de suivre l’évolution de la situation à cet égard, de communiquer la position de l’OCI aux instances internationales et d’en faire rapport à la prochaine session du Conseil des Ministres des Affaires étrangères.