Date: 19/10/2016
Bismillah arrahman arrahim
Wassalatou wassalamou ala khatim al anbia’ wal moursaline
Monsieur le Président par intérim Shavkat Mirziyoyev,
Altesses et Excellences,
Mesdames et Messieurs,
J’ai le privilège de prendre une nouvelle fois la parole devant cette auguste assemblée à l’occasion de cette 43éme session du CMAE.
Je me dois pour commencer de saluer avec la plus grande considération les efforts qui ont été déployés par l’Etat du Koweït tout au long de son mandat de président de la 42ème session du CMAE ainsi que les importantes initiatives qu’il a prises au cours de cette période. Il m’est tout aussi agréable de saluer l’esprit de coopération, de coordination et de concertation par lesquels les responsables et diplomates koweitiens se sont distingués chacun à son niveau. Je voudrais saluer plus particulièrement à cet égard S.E. le Vice-président du Conseil des ministres et ministre des affaires étrangères du Koweït, cheikh Sabah Al-Khaled Al-Hamad Al-Sabah.
Je salue également les grands efforts qui ont été déployés par la République de Turquie en accueillant la 13ème session du Sommet islamique à Istanbul, en avril 2016, et exprime en même temps notre vive appréciation du soutien constant apporté par la Turquie aux activités de notre Organisation.
Je tiens également à adresser l’expression de notre plus sincère gratitude au gouvernement du Royaume d’Arabie saoudite, pays-siège de notre Organisation, pour la sollicitude et le soutien généreux dont l’OCI a toujours bénéficié.
Nous aimerions par la même occasion exprimer notre appréciation du degré élevé de professionnalisme dont nos collègues d’Ouzbékistan ont fait preuve tout au long du processus d’organisation de cette session du CMAE.
Nous ne pouvons pas omettre de souligner à cet égard le choix fort judicieux du thème qui a été retenu pour cette session à savoir (Session de l’éducation et de l’Eveil sur le chemin de la paix et de la créativité), pour nous permettre d’en débattre sur le sol de cette contrée qui est la patrie d’Al-Matradi, Al-Samarkandi, Al-Boukhari, Al-Tarmazi, Ibn Sina, Al-Bayrouni, Al-Khawarizmi, et Al-Zamakhchari.
Je ne puis manquer de rappeler ici avec beaucoup d’estime et de respect qu’à chaque fois que je suis venu à Tachkent, j’ai eu l’occasion d’apprécier les prises de position pleines de sagesse et de sagacité de Feu le Président Islam Abduganiyevichal Karimov, (puisse Allah lui être clément), qui avait toujours prêté à l’OCI un intérêt particulier et qui n’avait jamais hésité à réitérer l’engagement de son pays l’Ouzbékistan au service des causes du monde islamique. Je me souviens personnellement de l’empressement dont il avait fait montre pour tenir cette session. L’histoire gardera de lui la mémoire d’un leader et d’un chef d’Etat qui a toujours cru aux valeurs de la paix et de la solidarité et a toujours veillé à la sauvegarde des intérêts de son peuple, à hisser haut la bannière de sa patrie et à en promouvoir le développement et l’essor.
Monsieur le Président par intérim,
Altesses
Excellences,
Il ne fait pas de doute que les regrettables développements dont certains de nos Etats membres sont le théâtre et la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire en général nous appellent à intensifier les consultations entre nous, à revoir certains calculs politiques et à redoubler d’efforts pour établir la paix dans notre région afin de garantir aux générations actuelles et futures la justice, une vie décente, le développement et le progrès.
Ces développements sans précédent dans l'histoire moderne, indépendamment de leur importance et de leur impact sur la situation dans la région et sur les relations internationales en général, ne doivent en aucune façon détourner notre attention de notre cause centrale, qui est la cause palestinienne, une cause vis-à-vis de laquelle l'intérêt régional et international a diminué.
Je répète qu'il ne peut y avoir de paix dans la région du Moyen-Orient d'une manière qui soit compatible avec les principes de la conscience humaine, ainsi qu’avec les intérêts de tous les pays, sans la garantie d’une solution radicale, juste et durable au conflit israélo-palestinien, qui, de par sa centralité, jette une ombre sur les pays voisins et la région en général.
Je voudrais adresser un hommage particulier à la République d'Indonésie et exprimer ma reconnaissance particulière à Son Excellence le Président de l'Indonésie Joko Widodo, pour avoir accepté d'accueillir la cinquième session extraordinaire du Sommet sur la Palestine, Sommet qui aura apporté sans aucun doute une contribution positive à la cause palestinienne et représenté un événement important dans la mesure où nous avons pu souligner l'importance de garantir un parrainage multilatéral pour le processus politique et de fixer un calendrier pour la cessation de l'occupation israélienne et la création d'un Etat palestinien à l’intérieur des frontières de 1967 et avec pour capitale Al Qods Al-Sharif. Nous avons également demandé au Conseil de sécurité de l'ONU d’assumer ses responsabilités en tant qu’organe onusien apte à intervenir efficacement afin de mettre un terme aux politiques bellicistes et aux violations flagrantes du droit international auxquelles Israël continue à se livrer.
Les souffrances que le peuple palestinien continue à endurer, en plus de la politique agressive d’Israël qui persiste à vouloir resserrer sans cesse l’étau sur les Palestiniens, à les assiéger, à bloquer leur liberté de mouvement, à violer leurs libertés personnelles et leur intégrité physique, à les priver de leurs droits individuels les plus élémentaires, nous invitent à réfléchir résolument sur l’adoption des mesures concrètes pour mettre un terme à cette intransigeance israélienne et à l'apathie coupable dont la communauté internationale et les acteurs internationaux font preuve.
Toutefois, notre espoir reste grand de voir l'initiative française contribuer à trouver des solutions pour faire bouger le processus de paix et fixer des objectifs clairs pour la relance des négociation dans le contexte du refus de la partie israélienne de mettre en œuvre les nombreuses initiatives importantes qui ont été prises à ce stade, dont l'initiative arabe, qui aurait pu nous permettre d’établir la paix, même progressivement, au Moyen-Orient et mettre fin à ce conflit qui n’a que trop duré et que nous ne voudrions voir s’éterniser.
J’adresse également un nouvel appel à toutes les factions palestiniennes pour aller au-delà des calculs étriqués, réunifier les rangs palestiniens, éviter les errements du passé, s’élever au-dessus des divergences si profondes soient-elles, et mettre en place une plateforme commune basée sur la confiance et le consensus pour servir l'intérêt général du peuple palestinien, renforcer les positions des négociateurs palestiniens et couper court aux prétextes fallacieux brandis par les Israéliens.
Diverger ne veut pas dire entrer en conflit ; la liberté du choix politique ne signifie pas l’antagonisme ; et le fait que les vues ne convergent pas toujours ne devrait pas aboutir à l’impasse où nous nous retrouvons aujourd’hui. Je ne crois pas qu’il se trouve parmi les palestiniens, dans les deux camps, quiconque pour s’accommoder d’une telle situation et souhaiter qu’elle perdure. A cet égard, nous apprécions hautement les démarches et les bons offices de certains Etats arabes qui s’efforcent de colmater les brèches, de réunifier les rangs des Palestiniens et de réduire la fracture entre les différentes parties. Il reste à espérer que ces démarches aboutiront à des résultats positifs et que ces efforts louables seront couronnés de succès pour ouvrir des nouveaux horizons aux Palestiniens.
Monsieur le Président par intérim,
Altesses, Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Les conflits sectaires qui se déroulent dans plusieurs pays du monde musulman nous commandent de revoir notre approche et de nous remémorer toute la diversité, la richesse et la tolérance qui distinguent notre civilisation. Ils renforcent également notre foi en l’importance d’une approche régionale fédérant les Etats de la région, membres de notre Organisation, dans le but d’unifier leurs efforts et d’harmoniser leurs positions dans l’intérêt de la stabilité et de la sécurité de l’ensemble de la région et non pas seulement de certains Etats parmi eux. Cela ne pourra que conforter notre vision du rapprochement inter-islamique compte tenu de l’initiative annoncée tant par Son excellence le Président du Kazakhstan Nursultan Nazarbayev et Son Excellence le Président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, lors du Sommet islamique d’Istanbul.
Nous suivons avec la plus grande tristesse le drame qui se poursuit en Syrie
La poursuite du bombardement des villes syriennes et l’adoption par le régime en place d’une politique qui vise à terroriser les civils, à les pousser à l’exode et à fermer la porte à toute solution politique, constituent un motif de préoccupation et de condamnation pour nous tous. Comme vous n’êtes pas sans le savoir, l’Organisation a convoqué, à l’initiative de l’Etat du Koweït, une réunion extraordinaire d’urgence du comité exécutif au niveau des représentants permanents sur la dégradation de la situation en Syrie et notamment à Alep. Le communiqué final issu de cette réunion a souligné la nécessité de demander des comptes au régime syrien pour les crimes qu’il a commis à l’encontre de son propre peuple, et aussi de faire assumer à ceux qui soutiennent ce régime la responsabilité des violations flagrantes et répétées de la charte des Nations unies et du droit international.
En Irak, nous travaillons en consultation avec le gouvernement irakien pour tenir la conférence de Makkah 2 dans le cadre de la réalisation de la réconciliation nationale entre toutes les composantes du peuple irakien. A cet égard, nous invitons le gouvernement irakien à diligenter les préparatifs nécessaires pour tenir cette conférence.
Au Yémen, notre soutien au gouvernement légitime se poursuit tout comme nous appuyons la reprise des efforts onusiens visant à trouver des solutions politiques de nature à promouvoir la sécurité et la stabilité politique et économique de ce pays et à en préserver l’intégrité territoriale. Compte tenu de la détérioration de la situation humanitaire, l’OCI est en train de travailler en coordination avec le Centre du Roi Salman pour le secours, l’ONU et d’autres parties concernées en vue de tenir la conférence des donateurs pour la reconstruction du Yémen.
En ce qui concerne la situation en Libye, nous nous sommes félicités antérieurement de l’accord intervenu entre les parties libyennes autour de la formation d’un gouvernement de consensus national sous les auspices des Nations unies à Skhirat, au Maroc. Aujourd’hui, nous renouvelons notre appel aux parties libyennes responsables pour leur demander de respecter les clauses de cet accord, qui représente à l’heure actuelle une feuille de route réaliste et pragmatique pour la sécurité et la stabilité du pays et la reconstruction des institutions constitutionnelles sur la base de l’unité et de l’intégrité territoriales de la Libye.
Tout en réitérant notre soutien aux résultats du dialogue national au Soudan, il est nécessaire de rappeler que l’OCI, à sa propre initiative et pour aller de pair avec les résolutions adoptées par les conférences ministérielles et les précédents sommets islamiques, a adressé un message conjoint avec la Ligue arabe et l’Union africaine au Secrétaire d’Etat américain John Kerry pour lui demander de veiller à la levée des sanctions américains unilatérales imposées au soudan et réaffirmer la position ferme de nos trois organisations sur la nécessité absolue de lever ces sanctions qui constituent une violation flagrante de la charte des Nations unies, de la déclaration des droits de l’homme et de la légalité internationale et qui causent de terribles drames humains pour le peuple soudanais et en bloquent le processus de développement. Sur un autre plan, nous travaillons activement au parachèvement des efforts pour la signature d’un accord d’instauration de la confiance entre le Soudan et l’Ouganda.
Au sujet de la situation au Mali, l’OCI, en tant que garante de l’accord de paix d’Alger entre le gouvernement malien et l’opposition, réaffirme son engagement à poursuivre ses efforts en vue de réaliser une paix globale dans le pays et de contribuer au développement des régions du Nord où l’infrastructure reste largement sous développée.
L’Organisation suit constamment l’évolution de la situation en Somalie et en Centre-Afrique et espère voir se poursuivre les démarches accomplies en faveur du retour de la stabilité tant espérée. Il importe également de relever ici le rôle agissant joué par notre Organisation à travers sa participation constructive et fructueuse aux efforts d’instauration de la sécurité et de la paix dans ces deux pays, qui lui a valu l’estime et les éloges de ses partenaires internationaux.
La dégradation de la situation humanitaire dans la région du bassin du lac Tchad a fait l’objet d’une réunion de haut niveau qui a eu lieu dernièrement à New York et a été organisée par l’OCI, en coordination avec l’Union européenne et le bureau des Nations unies pour la coordination sur les questions humanitaires. Nous avons mis en garde à cette occasion contre l’aggravation de la situation humanitaire et sécuritaire dans cette région et souligné la nécessité de renforcer le soutien accordé à la région et de fournir une protection aux populations civiles.
Nos efforts se poursuivent avec le gouvernement afghan pour tenir la conférence internationale des Oulémas sur l’Afghanistan, conformément aux résolutions pertinentes prises par votre auguste conseil à sa session précédente. Nous considérons cette conférence comme une importante avancée qu’il importe de préparer soigneusement pour lui permettre d’atteindre ses objectifs qui sont d’ouvrir des canaux de dialogue constructif, de consolider les fondements de la paix et d’ouvrir la voie à la réconciliation nationale en Afghanistan. Je tiens à cet égard à remercier le Royaume d’Arabie saoudite pour avoir généreusement accepté d’abriter cette conférence à une date qui sera fixée ultérieurement après complet parachèvement des préparatifs nécessaires.
Notre Organisation suit avec la plus vive préoccupation les évènements sanglants et les abus criants contre l’intégrité et la sécurité du peuple du Jammu Cachemire, qui poussent l’OCI à redoubler d’efforts pour garantir le soutien requis à la cause du Jammu-Cachemire et à réaffirmer le droit légitime du peuple cachemire à l’autodétermination conformément aux résolutions internationales. L’Organisation a également suivi avec la même préoccupation la tournure prise par les évènements dans la région du Nagorny Karabach. Nous appelons à cet égard la communauté internationale à agir résolument pour faire cesser l’occupation arménienne et résoudre le conflit sur la base des résolutions pertinentes du conseil de sécurité dans le cadre de la sauvegarde de la souveraineté, de la sécurité régionale et de l’inviolabilité des frontières internationalement reconnues de la République d’Azerbaïdjan.
Au Myanmar, l’OCI suit avec la plus vive inquiétude et avec le plus grand intérêt l’évolution de la situation de la minorité Rohingyas victime de la marginalisation, de la frustration et de l’exclusion, chose que le haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies n’a pas manqué de confirmer dans son rapport du 20 juin 2016 dans lequel il a dénoncé la persistance des épreuves subies par les Rohingyas et la violation de leurs droits fondamentaux.
Cette question a été au demeurant abordée de manière exhaustive lors de mon entrevue à New York, en marge des travaux de l’assemblée générale avec Madame Ang Sun Tche, conseiller d’Etat auprès du gouvernement du Myanmar. Cette entrevue m’a donné l’occasion de réaffirmer la position de l’OCI quant à la nécessité d’adopter des stratégies et des programmes concrets et équitables pour améliorer la situation humanitaire dans la province de l’Arakan et la nécessité aussi pour le gouvernement de Myanmar de fournir les garanties requises pour la protection des droits fondamentaux des Rohingyas musulmans, y compris leur droit fondamental à la citoyenneté.
Récemment, la situation s’est encore détériorée avec la reprise des actes de violence et des attaques contre cette minorité musulmane.
Notre Organisation s’efforce de suivre de près la situation des communautés musulmanes aux Philippines, en Thaïlande et dans d’autres contrées. Tout comme elle cherche à poursuivre le dialogue et la concertation avec le gouvernement de leurs Etats respectifs dans le but d’améliorer encore plus leur situation et de veiller à ce que ces minorités puissent exercer pleinement leurs droits et remplir leurs devoirs de citoyens.
Monsieur le Président par intérim,
Altesses, Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Nous ne pouvons pas évoquer l’amère réalité dans laquelle vit le monde islamique sans mettre en évidence la menace de l'extrémisme et du terrorisme violent, qui a porté atteinte à la paix et à la sécurité de notre région, menace notre identité et le mode de vie de nos pays et a fait des milliers de victimes, qui ont perdu leur vie en pure perte à cause des crimes commis par des groupes ou des individus à l’esprit étroit, adeptes du nihilisme , qui consacrent toutes leurs énergies à la réalisation de certains agendas subversifs, inhumains et immoraux.
Les crimes terroristes continus et violents, malgré toutes les précautions sécuritaires prises par les États, exigent plus de travail et nous commandent de mettre en œuvre les lois et les législations visant à lutter contre le terrorisme, et nous appellent plus que jamais à appliquer la Convention islamique sur la répression du terrorisme de 1999, et à intensifier la coopération en matière de sécurité pour lutter contre les organisations terroristes transfrontalières et œuvrer à l'élimination des réseaux du crime organisé et du trafic d'armes et de stupéfiants.
Nous aspirons vivement à une coopération renforcée avec la communauté internationale pour élaborer une approche globale qui prenne en compte toutes les dimensions sécuritaires, économiques, culturelles, sociales et intellectuelles, et se concentre sur la lutte contre toutes les formes de discrimination, d'extrémisme, de mauvaise interprétation de la religion ainsi que sur l'élimination des sentiments d'exclusion et d'aliénation intellectuelle et s’emploie à promouvoir la tolérance et la modération et à encourager le dialogue entre les cultures et les religions .
Nous avons suivi ces derniers temps avec beaucoup d’inquiétude la promulgation de la loi américaine dite Jasta, qui représente une violation fragrante d'un principe fondamental du droit des relations internationales, qui est le principe de l'immunité des États souverains ; ce qui est de nature à déstabiliser les relations internationales et à saper les efforts bilatéraux et multilatéraux pour la lutte contre le terrorisme et l'élimination des groupes terroristes.
Je voudrais également souligner, dans le même ordre d’idées, le souci continu de notre Organisation de travailler dur pour dissiper les idées fausses et tendancieuses sur l'islam grâce à ses initiatives visant à bannir l'islamophobie. Je me dois à cet égard de saluer le rôle important joué par l'Observatoire de l'islamophobie au sein du Secrétariat de l'Organisation.
Cette session aura également l’honneur et le privilège d'annoncer le lancement effectif du Centre de diffusion qui travaillera en coordination avec l’Académie islamique du Fiqh sur le suivi des informations publiées sur les réseaux sociaux et visera à donner la priorité à la voix de la raison et à la projection de l’ image de modération et de tolérance, qui caractérise la religion islamique, à ouvrir les yeux des jeunes sur la gravité de l’acte irréfléchi qui consiste à rejoindre des groupes criminels et Takfiristes et à les orienter vers les meilleures façons de servir leur pays et le bien commun.
Monsieur le Président par intérim,
Altesses, Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Nous notons avec satisfaction que la Commission permanente indépendante des droits de l'homme est en train de déployer de grands efforts pour faire avancer les causes des droits de l'homme dans le monde islamique selon des normes internationales objectives et transparentes loin de toute tentative douteuse cherchant à exploiter la question des droits de l'homme pour troubler la stabilité politique des États membres.
Nous tenons également à saluer vivement les efforts de la Banque islamique de développement pour promouvoir le développement social et économique dans les États membres et mettre en place des programmes de partenariat et de coopération avec les structures et les institutions financières internationales. Nous apprécions hautement aussi le leadership démontré par le Dr Ahmad Mohamed Ali pendant les années de sa présidence de la banque et souhaitons le plein succès à son successeur Dr Bandar Hajjar dans ses fonctions en tant que nouveau président du groupe de la banque.
Nous saluons également les efforts déployés par les organes subsidiaires et les institutions affiliées et spécialisées qui travaillent dur et progressent rapidement pour mettre en œuvre leurs programmes de travail et intensifier leurs activités, en consultation avec les structures et instances compétentes au sein du Secrétariat général.
Nous prenons en même temps acte avec satisfaction de la coopération établie entre l’OCI et les autres organisations régionales, notamment la Ligue arabe, l'Union africaine, le Conseil de coopération du Golfe, l'Union du Maghreb arabe et la Communauté des États sahélo-sahariens.
Nous aimerions également saluer la coopération constructive et fructueuse qui nous unit aux Nations Unies et à leurs divers organes et structures, qui a un impact positif et important sur le traitement des questions qui concernent le monde islamique et sur le renforcement de la tradition de consultation et de coordination des positions en vue de servir les intérêts de notre Oummah et de participer activement au progrès et à la sécurité de l'humanité.
Notre Organisation accorde une place particulière et avec le même degré d’importance à la coopération avec les Etats non-membres et avec les groupes régionaux dans les continents asiatique, africain et européen. Elle s’efforce également de mener des consultations avec l'Union européenne et les Etats non membres qui jouent un rôle actif au sein de la communauté internationale de manière à créer des liens et des dénominateurs communs avec ces parties dont l’influence sur les problèmes mondiaux et en particulier les questions qui interpellent le monde islamique, ne peut être niée ou mésestimée.
Monsieur le Président par intérim,
Altesses, Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Les problèmes complexes et les questions épineuses auxquels certains Etats membres se trouvent confrontés ne doivent pas occulter les expériences réussies réalisées par un certain nombre d'autres États membres, que ce soit sur le plan politique, économique, social ou intellectuel, ni nous faire oublier que ces pays sont parvenus à surmonter leurs crises et que cela leur a valu les éloges et la reconnaissance de la communauté internationale.
Si nous nous penchons sur ces success-stories, nous constatons que les pays concernés ont compté en partie ou entièrement sur le rôle de l'éducation dans la construction d'une société équilibrée et apte à surmonter les crises et à remporter les nouveaux défis, à enrichir l’humanité et à contribuer efficacement à son essor, et à prévenir les risques de l'anarchie, du terrorisme, de l'extrémisme, de la violence et du nihilisme.
Les exigences de notre temps et le progrès fulgurant des technologies et des sciences modernes nous poussent à accorder à l'éducation, dès les premières étapes, l'importance accrue qu'elle mérite, et nous invitent également à faire évoluer les programmes et à encourager nos jeunes à accéder aux plus niveaux dans le domaine du savoir et à cultiver leur capacités intellectuelles pour entrer de plain-pied dans le monde de l'intelligence, de l'invention et de la créativité. Le progrès scientifique soutenu nous pousse également à renforcer la coopération avec les pays développés par des moyens fructueux, intelligents, constructifs et responsables qui améliorent nos capacités et nous donneront les armes nécessaires pour rivaliser avec les autres, pour nous imposer, pour avancer tout en préservant nos spécificités intellectuelles et culturelles.
Je tiens à rendre hommage, à cette occasion, à l’Organisation islamique pour l'Education, la Science et la Culture (ISESCO), pour les efforts méritoires qu’elle ne cesse de déployer en vue de développer la coopération entre les Etats membres dans le domaine de l'éducation et d’ouvrir de nouvelles voies à la coordination avec les Etats non membres afin de mieux faire connaitre leurs acquis culturels, intellectuels et scientifiques.
Je salue également le rôle précieux joué par le Centre de Recherche sur l'Histoire, l’Art et la Culture islamiques (IRCICA) et ses efforts inlassables en vue de préserver le patrimoine humanitaire et culturel du monde musulman, tout comme je me félicite des études et des travaux de recherche importants et fort instructifs publiés par le centre et consacrés aux questions qui interpellent l’Oummah et l'histoire islamique.
Il ne fait aucun doute que le Sommet islamique de la science et de la technologie qui aura lieu en 2017 dans la capitale du Kazakhstan Astana représentera le cadre idéal pour les experts et les spécialistes des États membres en vue d’engager le dialogue et de procéder à des échanges de vues et d'expériences en relation avec le domaine de l'éducation, de la science et de la technologie. Nous nous réjouissons d’avance de la participation au plus haut niveau des États membres à ce Sommet pour donner à cet événement l’impulsion politique réelle qui lui permettra d’atteindre pleinement ses objectifs.
Dans le cadre de notre soutien aux questions de la jeunesse et de notre souci de développer la coopération entre les États pour créer les conditions appropriées à l’émergence d'une génération équilibrée et créative, nous avons organisé récemment la Conférence de la jeunesse à Istanbul. Nous aurons également l'occasion d'échanger nos vues sur le thème de «l'autonomisation des jeunes" au cours du débat prévu pour demain et nous avons hâte d'entendre vos suggestions et vos commentaires à ce sujet, que personnellement je considère comme un événement de la plus haute importance pour tous nos pays.
Monsieur le Président par intérim,
Altesses, Excellences,
Mesdames et Messieurs,
En conclusion, je voudrais exprimer encore une fois mon impatience de voir s’amorcer le processus de mise en œuvre du Programme d’action décennal 2015 -2025, qui a été entériné par le dernier Sommet islamique, et qui représente le cadre idéal pour l'adoption des plans et programmes de coopération au futur au niveau de notre Organisation.
Il est également de mon devoir de souligner que nous partageons tous la responsabilité de lever haut l’étendard de notre Organisation et de renforcer son rôle régional et mondial. Je souhaite que nos assises soient empreintes par le dialogue constructif, l’acceptation de la différence, le respect des principes de notre Charte, qui a été ratifiée à ce jour par 37 États membres, de sorte que nous pourrions surmonter les conflits et les défis qui nuisent aux intérêts de nos pays maintenant et dans l'avenir. Je vous invite en même temps à continuer à apporter votre soutien financier à notre Organisation et à ses divers organes pour lui permettre de mettre en œuvre et de poursuivre de tous les plans et programmes approuvés.
Enfin, mes remerciements et ma gratitude s’adressent à vous tous pour m’avoir donné la possibilité de partager toutes ces idées avec votre auguste Conseil. Je vous renouvelle également mon engagement à faire tous les efforts possibles pour mettre en œuvre vos résolutions clairvoyantes et ma ferme volonté de vous consulter selon les besoins de l’évolution des différents dossiers et suivant les développements de l’actualité, comptant en cela sur votre aide et votre direction avisée.
Pour conclure, nous souhaitons plein succès à la République d’Ouzbékistan dans la présidence de cette session. Nous saluons également la proposition présentée par la Côte d’Ivoire pour abriter la prochaine session de vote honorable Conseil et sommes entièrement disposés à coordonner avec elle pour sa tenue l’année prochaine à Abidjan.
Je souhaite à tous plein succès et prie Dieu de nos apporter Son assistance.
Wassalamou aleikom wa rahmat Allah wa barakatouhou