Date: 29/03/2011
Honorable Premier ministre, Distingués ministres, Excellences, Mesdames et Messieurs, Permettez-moi tout d’abord d’adresser mes remerciements au gouvernement du Royaume uni pour la tenue de la présente conférence et pour m’avoir invité à cet important évènement. Nous saluons cette initiative opportune comme nous croyons fermement que la Communauté internationale a besoin de parler d’une seule voix et de rester unie dans sa réponse à la situation critique en Libye. Dès le début de la crise en Libye, L’OCI a déployé d’intenses efforts diplomatiques. Ma déclaration de 22 février était parmi les premières à condamner en des termes très forts l’usage excessif de la force contre les civils. Par ailleurs, j’ai réitéré mes points de vue lors de mon discours devant le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le 1er du mois courant. Quelques jours plus tard, le Conseil des représentants permanents de l’OCI a entériné plusieurs recommandations basées sur mes déclarations ultérieures, suivies d’une réunion extraordinaire du Comité exécutif de l’OCI au niveau des ministres des Affaires étrangères, tenue à Djeddah, le 19 mars courant, où les Etats membres ont salué, dans leur communiqué final, les résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies ; ainsi que les mesures pratiques y relatives pour mettre fin au massacre du peuple libyen. En outre, le communiqué a également appelé tous les Etats membres de l’OCI à contribuer à la mise en œuvre de la Résolution 1973 et à établir des contacts avec le Conseil nationale de Transition libyen. Je trouve nécessaire de souligner que les ministres de l’OCI ont soutenu avec force la disposition de la résolution excluant tout déploiement de forces d’occupation, sous quelque forme que ce soit dans une partie de la Libye. Je voudrais saisir cette opportunité pour lancer un appel à la Communauté internationale à s’engager pleinement à préserver l’unité, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de la Libye, ainsi que l’unité nationale du peuple libyen et sa souveraineté sur son territoire, à garantir la paix et la sécurité des citoyens libyens. Je tiens également à réitérer mon appel à toutes les parties prenant part aux opérations militaires en cours en Libye à faire preuve de maximum de retenue, à éviter de prendre pour cibles les civils et les zones peuplées et à préserver les ressources et les biens du peuple libyen. Honorable Premier ministre, Distingués ministres, Sans entrer dans trop de détails, je tiens à exprimer l’inquiétude de l’OCI à propos des déclarations se référant à une « croisade » dans le contexte des opérations militaires en Libye. Je trouve ces déclarations malheureuses, contreproductives et en porte-à –faux avec l’engagement de la Communauté internationale qui vise à protéger les civils et à restaurer la paix et la stabilité en Libye et dans toute la région. La situation humanitaire en Libye se détériore de jour en jour et est même devenue maintenant une tragédie humanitaire aux proportions désastreuses. L’Organisation de la Conférence islamique a mobilisé ses Etats membres avec les organisations de la société civile islamique et internationale pour fournir l’aide d’urgence nécessaire au peuple libyen en vue de surmonter cette grave crise. Des missions humanitaires de l’OCI sont déjà sur le terrain en Libye, avec une unité de coordination établie à Benghazi. Monsieur le Premier ministre, Distingués délégués, L’OCI est pleinement engagée à aider le peuple libyen à faire aboutir ses aspirations légitimes à la liberté et à la démocratie dans un environnement apaisé. A cet égard, je tiens à appeler toutes les parties prenantes en Libye à resserrer les rangs et à la communauté internationale à maintenir des consultations étroites sur cette crise dans le but d’aider le peuple libyen à réaliser autant que possible son noble objectif. Dans ce contexte, j’ai gardé des contacts étroits avec toutes les parties prenantes, y compris le Conseil Nationale de Transition, les Nations unies, la Ligue des Etats arabes et l’Union africaine. A ce stade, je tiens à mentionner que nous nous félicitons des initiatives prises par l’Union africaine dont la dernière réunion de concertation sur la situation en Libye tenue à Adis Ababa où l’OCI était également représentée. A notre avis, les initiatives visant à restaurer la paix, la sécurité et la stabilité en Libye devraient prendre en compte les aspirations et la volonté du peuple libyen. L’OCI est la première organisation intergouvernementale à avoir appelé à une solution politique, incluant un éventuel processus de transition politique. A cet égard, nous avons reçu plusieurs requêtes nous invitant à déployer d’urgence des efforts pour- premièrement - faire cesser l’effusion de sang, et deuxièmement protéger la région contre les graves et nocifs effets qui pourraient compromettre la sécurité aussi bien au niveau régional que mondial. Notre espoir est que ce conflit ne se prolonge pas et que nos appels soient entendus pour la cessation de la violence par des moyens pacifiques. L’OCI est prête à se joindre à toute démarche réelle à cet égard. A cette fin, je salue les propositions faites par les intervenants qui m’ont précédé sur la formation d’un groupe de contact pour aider le peuple libyen et pour instituer des consultations régulières de la Communauté internationale. L’OCI est prête à faire partie de ce genre de groupe de contact. Je souhaite plein succès aux délibérations de cette rencontre.