Organisation de la Coopération Islamique
La Voix Collective du Monde Musulman

Discours Du Professeur Ekmeleddin Ihsanoglu Secretaire General De L'oci Devant La Reunion Des Representants Permanents Sur La Situation En Jamahiriya Libyenne

Date: 08/03/2011

Djeddah, Royaume D’arabie Saoudite 08 mars 2011 Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les honorables représentants permanents Assalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh Nous nous réunissons aujourd'hui pour étudier ensemble une question qui préoccupe et inquiète le monde à cause des drames humains et de la violation des lois et conventions et des valeurs islamiques et humanitaires qu'elles renferment, constituant ainsi de graves dangers aux dimensions incalculables. Il s'agit de ce qui se passe en Libye depuis environs deux semaines, lorsque un groupe de jeunes libyens ont manifesté pacifiquement pour réclamer plus de libertés publiques et d'ouverture démocratique et s’est trouvé en face de toutes sortes de répression et de tortures de la par des autorités gouvernementales qui n'ont pas épargné le sang des innocents et qui ont fait recours à une violence démesurée pour terroriser les populations. Ces pratiques ont suscité la colère du monde à cause de la gravité des crimes commis, et les Etats et organisations internationales ont publié des communiqués pour condamner énergiquement le recours aux pratiques répressives interdites par le droit international, le droit international humanitaire et les traités et conventions internationaux qui les considèrent comme des crimes contre l'humanité. La situation actuelle en Libye ne cesse de nous préoccuper davantage et, avec le carnage actuel et l'ampleur des combats, le spectre de la guerre civile commence à se profiler à l'horizon avec toutes les conséquences négatives et dangereuses que cela peut avoir sur la Oummah islamique et sa stabilité ainsi que sur les pays limitrophes, en plus des conséquences économiques néfastes qui peuvent s'ensuivre notamment au niveau de la production du pétrole et de l'augmentation de ses prix qui auront de graves répercussions sur l'économie mondiale. Etant donné que ces évènements se sont produits et se poursuivent dans un Etat membre de l'OCI, entre un Gouvernement responsable ayant des obligations envers ses citoyens et leur sécurité, et des groupes civils qui réclament leurs droits légitimes, et malgré notre souci majeur de ne pas nous immiscer dans les affaires intérieurs d'un Etat membre, l'ampleur de la répression contre les civils libyens, l'usage des armes lourdes destructrices et le recrutement d'un grand nombre de mercenaires étrangers armés qui ont reçu l'ordre d'attaquer et de terroriser les citoyens, le silence n'est plus possible face à cette situation, surtout que la communauté internationale toute entière, à commencé par le Conseil de Sécurité, l'a condamnée à l'unanimité et a exigé l'arrêt immédiat de l'effusion de sang. En outre, ces pratiques sont contraires à l’obligation de se conformer aux dispositions de la Charte et du Programme d'Action décennal de l'Organisation de la Conférence islamique, relatives à la bonne gouvernance, à la démocratie, à l'état de droit et au respect des droits de l'homme et des valeurs islamiques et humanitaires. Devant ces circonstances dangereuses, le Secrétariat général s'est vu obligé de publier à la date du 22/02/2011, un communiqué qui était parmi les premiers dans lesquels elle a exprimé sa condamnation sévère de l'usage démesuré de la force contre les civils qui a fait de nombreux morts et blessés et a abouti à une catastrophe humanitaire. Le communiqué avait appelé les autorités libyennes à cesser immédiatement de recourir aux actes de violence de cibler les civils innocents, et avait réaffirmé en même temps le droit du peuple à exprimer ses revendications légitimes par des moyens pacifiques et civilisés. Excellences, Mesdames et Messieurs, Le droit international affirme que le premier devoir d'un Etat est de garantir à ses citoyens le droit à la vie, la liberté et la sécurité. Le droit international impose également à l'Etat le respect des droits humains et des libertés fondamentales des individus. Partant de ces dispositions juridiques constantes, nous sommes obligés de stigmatiser les graves développements que le conseil des droits de l'homme a qualifié comme étant des pratiques pouvant être considérées comme des crimes contre l'humanité et qui se manifestent en Libye par des violations flagrantes des droits de l'homme, avec son cortège d'agressions militaires contre les civils, de crimes d'exécutions sommaires et extra judiciaires, de détentions arbitraires, d'emprisonnements et de tortures. Nous ne cessons d'insister sur le devoir des autorités libyennes d'assumer la responsabilité de protéger les citoyens, de mettre fin à toutes les violations des droits humains à leur encontre et de s'abstenir d'attaquer les civils. Les autorités doivent également respecter les droits humains et les libertés des citoyens, y compris la liberté d'expression et d'association, libérer tous ceux qui sont détenus arbitrairement, arrêter toutes les mesures de répression prises en l’encontre des citoyens qui ont participé aux manifestations pacifiques et respecter la volonté et les aspirations du peuple. La situation humanitaire en Libye est devenue un défi réel à la communauté internationale, notamment après l'exode de centaines de milliers de résidants étrangers en Libye vers les zones frontalières avec la Tunisie et l'Egypte qui a créé une grande crise humanitaire aux frontières tuniso-libyennes, malgré les efforts louables déployés par le Gouvernement et le peuple tunisien pour aider ces sinistrés. Compte tenu de notre devoir face à ces circonstances délicates, j'ai envoyé deux délégations aux zones frontalières de la Libye avec l'Egypte et la Tunisie pour évaluer la situation humanitaire et appuyer les actions d'intervention et de coordination. Les deux délégations continuent de faire leur travail avec l'aide appréciable des gouvernements de la Tunisie et de l'Egypte. Dans ce cadre j'ai reçu la semaine dernière un appel téléphonique du Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon avec qui j'ai discuté de la situation humanitaire dramatique en Libye. Il y a d'une part une crise humanitaire à l'intérieur de la Libye notamment dans les régions de l'Est et de l'Ouest, et jusqu'à présent les organisations humanitaires ne sont pas autorisées à accéder à ces régions, ce qui constitue une violation du droit international humanitaire. D'autre part, il y a la situation dramatique aux frontières avec la Tunisie et l'Egypte, qui est encore plus grave du côté tunisien. Mais malgré les appels répétés de l'OCI et du Gouvernement tunisien, la réaction de nos Etats membres et des organisations islamiques humanitaires reste en deçà des attentes comparée à celle des autres Etats et organisations. C'est pourquoi je réitère mon appel à cette réunion pour adopter un programme humanitaire islamique commun sous l'égide de l'Organisation de la Conférence islamique, qui concernera à la fois l'intérieur de la Libye et les frontières avec la Tunisie, l'Egypte et le Niger, pour réaffirmer l'esprit de solidarité islamique avec le peuple libyen. J'appelle également les autorités libyennes à autoriser sans délai le passage de toutes les aides humanitaires. Au moment où nous nous réunissons aujourd'hui, notre objectif doit être d'évaluer la situation deux semaines environs après le déclenchement de cette crise. Nous devons tout d'abord réaffirmé que nous sommes contre toute intervention militaire étrangère en Libye. Nous sommes en même temps convaincus que les autorités libyennes poursuivent ses pratiques dangereuses faisant fi des appels de la communauté internationale et de son obligation en tant que membre de l'Organisation de la Conférence islamique qui réaffirme les valeurs consacrées par la Charte, signée et ratifiée par la Libye, et le Programme d'Action décennal, que son le respect des droits humains, la bonne gouvernance et l'état de droit. Devant cette situation critique, nous nous joignons aux innombrables voies qui se sont élevées à travers le monde pour demander l'imposition d'un embargo aérien sur la Libye pour protéger les civils contre les raids aériens et nous demandons au Conseil de sécurité de prendre ses responsabilités Mais cela ne nous dispensera pas de nous mobiliser et d'agir d'urgence pour contribuer aux solutions qui pourront mettre fin à ce conflit et établir la sécurité et la stabilité. A cet égard, nous avons reçu plusieurs appels à déployer des efforts d'urgence pour arrêter l'effusion de sang et la terreur exercée sur les populations et épargner la région des conséquences très néfastes qui menacent la sécurité régionale et internationale. Il s'agit également d'empêcher des répercussions qui pousseront le monde à des crises internationales comme la pénurie d'énergie et l'instabilité de l'économie mondiale. J e lance un appel à nos Etats membres, aux organisations caritatives et au croissant rouge d’apporter leur aide d’urgence en coordination avec le Département des Affaires humanitaires de l’OCI. Nous prions Dieu pour que ce conflit ne dure pas plus longtemps et que les appels trouvent un écho pour mettre fin à la violence et résoudre tous les problèmes par les moyens pacifiques conformément aux dispositions de la Charte, et en application du droit international. Wa Assalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouh

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