Date: 28/02/2011
Sharjah, Emirats Arabes Unis 27-28 Février 2011 Bismillahi arrahmani arrahim Son Altesse Sheikh Sultan Bin Mohamed Bin Sultan Al-Qassimi, Prince Héritier et Gouverneur adjoint de Sharjah ; Honorables participants, Mesdames et Messieurs, Assalamou alaykoum wa rahmatoullahi wa barakatouhou C’est pour moi un insigne honneur d’avoir cette opportunité de participer à cet important forum d’affaires qui tient ses assises à Sharjah, un Emirat à l’histoire riche qui remonte à plus de 5000 ans. La prééminence culturelle de Sharjah trouve son expression dans le grand nombre de musées qu’il abrite et dans la reconnaissance internationale de sa foire annuelle du livre. Sans aucun doute, le choix du lieu de ce forum d’affaires est une confirmation du riche palmarès de l’Emirat de Sharjah en tant que citadelle de la culture et de la civilisation arabo-islamique et de sa vocation à être un hub culturel pour le Moyen Orient et la communauté internationale des affaires. Cela dit, permettez-moi de saisir cette occasion pour adresser mon sincère hommage à Son Altesse Sheikh Sultan Bin Mohamed Bin Sultan Al-Qassimi, pour son patronage personnel de ce forum et pour l’attention que son Altesse a toujours prêtée aux questions relatives au rôle des Emirats arabes Unis dans la promotion de la culture et des Affaires à l’échelle du monde musulman. Je me dois également de saluer la Chambre de Commerce et d’industrie de Sharjah pour les excellentes dispositions prises en vue de tenir ce forum ainsi que pour son soutien constant aux activités socioéconomiques de l’OCI. Je suis heureux que ce forum démarre à Sharjah en accord avec l’agenda économique actuel de l’OCI et le programme d’action décennal. La promotion et la facilitation des échanges entre les Etats membres de l’OCI figurent en effet en bonne place sur la partie du programme consacrée à la coopération économique intra-communautaire. Ceci en plus des politiques délibérées qui ont été élaborées afin de faire jouer au secteur privé un rôle agissant dans l’accélération du processus de développement économique des 57 Etats membres de l’OCI. Les programmes socioéconomique de l’OCI sont axés sur la mobilisation des abondantes ressources naturelles et humaines dont disposent les Etats membres de l’Organisation en vue d’accroître la production économique et de promouvoir le bien être des populations vulnérables dans ces pays. Dans ce domaine, le caractère très variée des ressources naturelles des pays de l’OCI font de la collaboration une entreprise mutuellement avantageuse. Les pays de l’OCI possèdent près de 70% des réserves mondiales prouvées d’hydrocarbures et fournissent 40% des exportations mondiales de matières premières. En dépit de ces richesses fabuleuses, le bas niveau de productivité de ces pays a toujours été un motif de préoccupation et appelle aujourd’hui une intervention urgente de la part des dirigeants. Le produit intérieur brut, qui s’élève à un total de 4,2 trillions de dollars pour 2009, soit 7,2% du PIB mondial, dénote de l’urgente nécessité d’améliorer rapidement la base de production des pays de l’OCI, compte tenu du fait que la population de ces pays représente près de 25% de la population mondiale, avec un taux de croissance naturel qui frise les 2,6% dans certains de ces Etats. Les activités commerciales dans les pays de l’OCI constituent approximativement 10% du volume mondial. Partant, la valeur globale des échanges de marchandises entre les Etats membres de l’OCI et leurs partenaires extérieurs s’est élevée à la somme de 2,56 trillions de dollars en 2009, dont un total de 426,75 milliards de dollars représentant la valeur des échanges commerciaux intra-OCI pour la même année. Ce dernier chiffre indique que le volume des échanges intra-communautaires s’est élevé à 16,65% en 2009 contre 14,44% en 2004, c’est à dire à la veille du lancement du PAD. Il est également à noter que la valeur totale des échanges intra-OCI en 2004, qui était de 205,07 milliards de dollars, a doublé en 2009 grâce à la politique volontariste de qui a misé sur le renforcement des échanges intra-communautaire. Cette performance fait suite à la décision des dirigeants de l’OCI réunis à l’occasion de leur 3ème sommet extraordinaire à la Mecque en 2005, qui avait fixé comme objectif à atteindre un taux de 20% d’échanges intra-OCI à l’horizon 2015. Cette directive avait pour but de permettre aux Etats membres de tirer parti des opportunités commerciales existantes au sein de la communauté de l’OCI pour la promotion de leur coopération économique, opportunités qui se sont chiffrées à 2,13 trillions de dollars en 2009. Cette mesure va assurément traduire la solidarité socioculturelle traditionnelle qui existe entre les membres de la Oummah en une coopération économique efficace. Altesse royale, Honorables participants, L’OCI a déployé diverses stratégies pour tenter de concrétiser l’objectif d’une productivité économique et d’une compétitivité améliorées dans les pays de l’OCI. Ses efforts se sont focalisés en fait sur la double stratégie de promotion du commerce et d’éradication de la pauvreté. A cet égard, le programme exécutif de l’OCI pour le renforcement des échanges intra-communautaires, devenu opérationnel en 2008, a bénéficié d’un soutien appréciable de la part des Etats membres et des différentes institutions de l’OCI. Les efforts sont en train d’être intensifiés pour impliquer davantage dans ce processus à la fois le secteur privé et les organisations sous régionales dans les pays de l’OCI. Il est réconfortant de noter que l’enveloppe totale allouée au financement du commerce dans le cadre de ce programme est passée de 1,96 milliards de dollars en 2004 à 2,351 milliards de dollars en 2009. Dans ce même contexte, les procédures liées à la facilitation du commerce se sont renforcées par l’adoption de trois accords internationaux visant à garantir la levée progressive des barrières commerciales. Deux de ces accords, à savoir le cadre du système de commerce préférentiel et le protocole du PRETAS sont déjà entrés en vigueur. Le troisième instrument, qui est l’accord sur les règles d’origine, devrait à son tour entrer en vigueur avec le dépôt attendu des ratifications restantes au cours des prochains mois. Les activités de promotion commerciales n’ont cessé d’évoluer par l’organisation à intervalles régulières des éditions de la foire commerciale et des salons spécialisés de l’OCI. Le centre islamique pour le développement du commerce (CIDC) a veillé depuis 1986 à ce que les foires commerciales biennales de l’OCI continuent à présenter et à faire connaître les produits des pays de l’OCI sous patronage international, tout en permettant aux producteurs et aux consommateurs de se rencontrer. J’ai le plaisir de noter ici que l’Emirat de Sharjah va accueillir la 3ème foire commerciale de l’OCI du 24 au 29 avril prochain, et ce pour la 2ème fois en moins d’une décennie. Cette action sans précédent confirme le rôle proéminent de Sharjah dans le programme des activités de promotion du commerce. De son côté, la chambre islamique de commerce et d’industrie (CICI) a organisé périodiquement des réunions du secteur privé, dont la 14ème édition se déroulera également à Sharjah. La 3ème composante de la stratégie de promotion du commerce intra-OCI est le développement du créneau de certaines marchandises stratégiques. A cet égard, le plan d’action de l’OCI pour le coton, devenu opérationnel en 2007, a permis de galvaniser les efforts dans le domaine du renforcement des capacités des Etats membres producteurs de coton. L’accent mis sur les projets des Etats membres a favorisé l’échange de technologies et le développement des capacités. Il est réconfortant de noter que ce programme a bénéficié du financement de la société internationale islamique pour le financement du commerce (SIFC) à hauteur de 127 millions de dollars, et ce à travers le mécanisme du financement créé à cette fin. Les initiatives économiques de l’OCI ont pour objectif de faire reculer le spectre de la pauvreté, de l’insécurité alimentaire et du chômage rural dans les pays de l’OCI. La création de Fonds de réduction de la pauvreté et la coordination des efforts de renforcement des capacités déployés par des institutions de l’OCI ont permis d’obtenir de bons résultats. C’est ainsi que le fonds de solidarité islamique pour le développement (FSID) a décaissé plus de 590 millions de dollars pour 56 projets multisectoriels et 28 Etats membres de l’Organisation. Les secteurs ciblés par ces interventions sont notamment la formation professionnelle et la micro finance qui visent à augmenter la contribution des PME au PIB des Etats membres qui se chiffre actuellement à 33% seulement. Les effets pervers des crises financières, alimentaires et énergétiques globales ont nécessité des efforts de financement de certains projets pour pallier à ces crises qui ont créé de graves problèmes pour la balance des paiements des pays de l’OCI. La crise a été également aggravée par la réduction aussi bien des recettes à l’exportation que par la baisse de l’aide publique au développement. La situation qui en a résulté a été encore aggravée par le déficit alimentaire, qui a bondi à 24,5 milliards de dollars en 2007, de même que par les effets négatifs cumulés du changement climatique et des catastrophes naturelles dont certains Etats membres ont été récemment victimes. C’est pourquoi je forme l’espoir sincère que la haute hiérarchie de notre secteur privé et de nos entreprises, dont les éminents représentants se trouvent parmi nous aujourd’hui à l’occasion de ce forum, redoubleront d’efforts pour aider l’OCI à résoudre les problèmes majeurs inhérents au développement économique des Etats membres. Votre appui est donc crucial pour le succès de l’initiative actuelle de l’OCI portant sur la réalisation de ses projets infrastructurels et sociaux comme la voie ferrée Dakar-Soudan et le cadre exécutif pour la sécurité alimentaire et le développement agricole et rural. La participation des organisations régionales et internationales a apporté des changements positifs dans les relations de travail actuelles en permettant de diligenter la conception et le lancement de ces projets d’avant-garde. Votre soutien au programme de développement du tourisme est également important. L’OCI est en train de diversifier ses services de promotion dans le domaine de l’écotourisme, du tourisme de santé et du tourisme culturel et religieux. Ceci dans le but de soutenir le PME des pays membres de l’OCI et de porter le nombre d’arrivée des touristes internationaux de 130,5 millions, soit 10,9% du chiffre global de 880 millions à 20%, qui est également l’objectif de l’OCI en termes d’échanges commerciaux intra-communautaires. Considérant la place de plus en plus importante qu’occupe le secteur privé dans les pays de l’OCI, comme le montre la présence de plus de 100 compagnies multinationales disposant d’un capital de plus de 200 milliards de dollars, il pourrait être tout à fait utile d’augmenter les ressources destinées à ces projets infrastructurels, car un climat favorable à l’investissement est impératif pour la transformation économique des pays de l’OCI. Dans l’avenir, le Secrétariat général de l’OCI compte prendre contact avec les diverses associations nationales et régionales d’hommes d’affaires pour encourager leur participation aux projets et programmes de l’OCI. Il est temps en effet que notre secteur des affaires réponde favorablement aux multiples initiatives récemment mises en œuvre pour la relance du secteur privé. Dans ce contexte qu’il me soit permis de saisir cette opportunité pour vous inviter à participer activement à la prochaine foire commerciale de l’OCI, qui se déroulera sur le sol de cet Emirat au mois d’avril. Je vous invite également à la foire régionale de l’OCI qui se tiendra en concomitance avec la 7 ème foire économique islamique mondiale à Astana, au Kazakhstan en juin 2011. Cette foire régionale est une nouvelle initiative destinée à mettre rapidement sur les rails le programme spécial de l’OCI pour le développement de l’Asie centrale, qui comporte une composante majeure consistant à relancer le secteur privé en Asie centrale. Cette mesure, qui s’ajoute aux activités de la société islamique pour le développement du secteur privé et de la société islamique d’assurance des investissements et des crédits à l’exportation, est appelée à habiliter le secteur privé à jouer le rôle qui lui revient en tant que locomotive de la croissance économique dans les Etats membres de l’OCI. Pour terminer, je souhaite à ce forum le plein succès dans ses travaux. Wassalamou alaykoum wa rahamoullahi wa barakatouhou.